Décidément le nouveau ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation veut redorer le blason du système éducatif guinéen. A peine nommé, Dr Bano Bano Barry veut tout d’abord s’attaquer à la moralisation et à la crédibilisation des examens nationaux session 2020. Pour preuve, après le rejet des candidatures libres et la suppression des sessions rapprochées, le MENA vient de rejeter la candidature de 830 élèves de Conakry et de certaines préfectures du pays. Les motifs de ce rejet sont nombreux. Il s’agit notamment, selon le département, de la non admission des postulants au BEPC, les cas d’homonymie ou encore d’inscription d’un même candidat sur deux listes différentes ou d’une double inscription. La liste des candidats se trouvant dans cette situation serait déjà disponible au niveau des DCE et DPE pour permettre la réaction à temps des personnes concernées en vue de la prise en compte de leurs candidatures « si elles sont régularisées ».
Ces annonces à forte odeur de réformes précoces suscitent des réactions à Conakry. « Je pense que ces premières mesures, si elles se concrétisent et se pérennisent, pourraient permettre à l’école guinéenne de retrouver sa santé, parce qu’il faut reconnaître que le système éducatif est très malade. Donc j’apprécie beaucoup cette démarche qui consiste à faire des réformes structurelles dans ce secteur important », se réjouit Ibrahima Yansané, censeur.
Par contre, d’autres restent pour le moment dubitatifs. « Pour ses premiers pas à la tête du département de l’Education, Dr Bano Barry fait peur. Mais attendons de voir la suite parce que ç’a été toujours comme ça avec les autres anciens ministres. Ils sont venus avec des stratégies similaires, mais enfin de compte, le problème de l’éducation nationale n’est pas encore résolu. Il est venu à un moment où l’année tend à sa fin. Attendons donc de voir comment il va gérer ces examens nationaux. Après on le jugera », clame le surveillant d’une école en haute banlieue de Conakry.
Gassime Fofana