Le premier samedi du mois de juillet de chaque année marque la journée internationale des coopératives. C’est une célébration annuelle du mouvement coopératif qui se célèbre depuis 1923 et qui met l’accent sur l’apport des coopératives au développement ainsi que sur les moyens d’accompagner leur croissance. En Guinée on assiste ces dernières années à l’éclosion de plusieurs groupements de femmes. Comme toutes, la coopérative Amidjor se donne pour ambition d’aider la couche féminine à briser la chaîne de pauvreté et à garantir son indépendance économique.
Travailler en coopératives, s’orienter vers une activité ou diversifier ses actions pour le bien-être de la société. C’est cet objectif que se fixent plusieurs femmes. Aujourd’hui, elles sont souvent les plus intéressées par des activités à rentabilité économique. La coopérative Amidjor pour l’autonomisation des femmes, regroupe en son sein une quinzaine de membres qui pratiquent différentes activités dont la principale est la transformation des droduits locaux. « La journée internationale des coopératives est une journée importante pour nous. C’est une manière de dire qu’il faut penser aux femmes dans toutes leurs composantes. Vous savez, je suis de celles qui pensent qu’aujourd’hui il faut aider les femmes. Les femmes guinéennes travaillent, mais elles ne sont pas organisées parfois par méconnaissance ou par manque d’accompagnement. Moi j’ai commencé les activités ici,depuis 4 ans, mais j’ai compris qu’il faut nous organiser en coopérative. C’est ainsi que j’ai fait appel à ces femmes pour venir travailler avec nous », explique Dr Saran Kéita, présidente nationale de la coopérative Amidjor pour l’autonomisation des femmes.
L’organisation d’une coopérative est bien sûr basée sur les règles et principes, tant sur le plan de la gestion financière qu’humaine. Mais cette organisation émane aussi de la volonté de chaque femme à se prendre en charge: « J’ai toujours eu l’ambition de dire que les femmes peuvent aussi. Nous, quand on a voulu se mettre ensemble, nous ne nous sommes pas limités seulement àquà onakry. Nous sommes allées à l’intérieur du pays, notamment Kouroussa, Kankan, Mandiana, Dalaba, pour travailler avec les femmes. On les a trouvées dans des sèrès, pas d’organisation à la base, mais nous les avons formées et nous les avons aaidéesà s’organiser. Aujourd’hui nous sommes en contact avec elles pour lesravitailler même en produits que nous transformons », ajoute Dr Saran Kéita.
Nutritionniste de profession, la quarantaine tient le leadership de ces femmes. « Chacune d’entre elles connait sa spécialité. Les produits que nous transformons sont bien certifiés. Au lieu de penser aux produits importés, nous ,nous avons dit qu’il faut transformer chez nous. »
Du couscous, du mil, de la poudre de bissap, du gingembre en poudre, du brimo de maïs, du soumbara, du miel, de la confiture d’ananas, sont entre autres produits qui sont transformés par ces braves femmes. « Nous fabriquons ces produits en suivant toutes les étapes : le mil par exemple, on pile à la machine, on procède au séchage, et puis après on ramène pour transformer en des petites boulettes pour faire du kabissé », explique Yarie Sylla, une des travailleuses de la coopérative.
Ces femmes travaillent certes, mais les difficultés sont aussi présentes. Elles font ces activités à la main et avec des moyens très limités. D’où l’appel de la présidente à l’endroit des décideurs, pour aider ces nombreuses femmes qui, aujourd’hui se battent pour leur autonomisation.
Aliou Diallo