Depuis plus de deux mois une grande partie de la population mondiale est confinée dans les différents pays. Une réalité due à la présence de la pandémie de Covid-19. Le secteur de l’économie est durement touché par cette maladie qui a déjà fait des milliers de morts. L’Afrique est aussi frappée par le coronavirus à travers sa diaspora qui, de façon constante, participe à la vie économique du continent. « L’effondrement des transferts d’argent de la diaspora frappe durement les populations. Les Africains de France sont bloqués et ne peuvent pas rentrer pour apporter de l’argent à leurs familles. D’autres sont coincés en Afrique et ne peuvent pas retourner en France
travailler. Depuis le début des mesures de confinement prises à travers le monde, les Africains ne peuvent plus rien pour la famille restée au pays. Période difficile, alors qu’une majorité d’Africains vivent au jour le jour et dépendent énormément des transferts monétaires en provenance de la diaspora dispersée dans 77 pays. Les pays africains bénéficient le plus des fonds envoyés par ces expatriés. Selon la Banque mondiale, ces transferts monétaires auraient représenté plus d’un milliard de dollars en 2017, soit 6,7 % du PIB malien. Un calcul qui ne prend pas en compte les transferts d’argent clandestins qui porteraient ce nombre à plus de 11 % du PIB national. Ce qui pourrait même être le
double, voire le triple », explique Ismaël Bah.
Dans le même sillage, notre interlocuteur pointe du doigt la gouvernance économique dans les différents pays affricains. Aujourd’hui, le Covid-19 met au chômage plusieurs personnes et cause l’arrêt de nombreuses activités économiques de différents pays. La Guinée ne déroge pas à cette règle. « Le Covid-19 va causer une chute des transferts monétaires de l’ordre de 20 % dans le monde et de 23 % en Afrique, entraînant une récession aux répercussions multiples. Les Africains auront des difficultés à subvenir à leurs besoins, à payer nourriture, éducation et soins. En Guinée, combinée aux récentes crises politiques, cette crise économique risque de démultiplier les famines. Au Marché de Koloma, banlieue de Conakry, quatre mangues coûtent 12.000 Gnf, un petit ananas 30 à 35.000 Gnf, un petit avocat 7. 000 Gnf. La Guinée, sans électricité, ni eau est déjà sujette à des violences, arrestations et rafles qui seraient organisées nuitamment par le pouvoir », regrette-t-il. Les projections montrent que les pays comme la Guinée pourront faire face à un véritable coup dur sur le plan économique après la pandémie. La relance des activités économiques sera assujettie à un temps d’observation fulgurante de l’évolution du marché.
Aliou Diallo