Éviter une année blanche et respecter le droit à l’éducation pour tous en cette période de crise sanitaire. Telle est la volonté du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. Pour y arriver, le département prévoit des cours à distance pour les élèves guinéens. Une initiative diversement appréciée dans le pays.
Après plusieurs jours de travaux portant sur ces cours à distance, une date pour le démarrage et un calendrier sont déjà disponibles. « Avec cette progression de la pandémie de Covid-19 en Guinée, chaque jour le nombre de contaminés est en hausse. Donc le ministre, à travers son cabinet, a décidé de ne pas laisser les élèves comme ça à la maison et sauver l’année scolaire en attendant la fin de la crise sanitaire. D’où l’initiative de faire des cours à distance. Donc plusieurs commissions ont été mises en place dont la commission de pilotage interministériel, une commission pédagogique, une coordination nationale technique ou une grande commission qui a pour fonction d’élaborer des leçons pour des classes d’examen dans ce premier temps. Et enfin, les classes intermédiaires, explique Morlaye Yattara, inspecteur général au MENA. Donc, poursuit l’éducateur, on a produit des leçons dans cette première phase. La seconde, c’est la phase d’enregistrement dans les studios des cours qu’on doit commencer à diffuser à partir du 27 avril 2020 ».
Pour assurer ces cours à distance, le département s’est appuyé sur beaucoup de supports de communication de masse. « Il y a plusieurs canaux de communication qui seront utilisés comme la radio et la télévision nationales RTG, des radios et télévisions privées ainsi que des radios communautaires », précise l’inspecteur.
En ce qui concerne la problématique liée à des élèves qui sont en milieu rural et dont la plupart n’ont pas accès à ces plateformes de communication, M. Yattara indique la stratégie. « Aujourd’hui, il y a beaucoup de sous-préfectures où il n’y a pas de courant. Pour parvenir à des cours dans ces localités, on a prévu la version papier. C’est-à-dire les cours qui sont enregistrés seront ensuite envoyés au niveau des structures déconcentrées notamment les IRE, DPE, DCE ou des directions d’écoles afin d’imprimer et multiplier puis donner aux parents pour les élèves ».
Ces cours enregistrés s’inscrivent dans l’etat d’avancement des programmes établis bien avant la pandémie. « Le plan de progression, c’est l’inspection générale qui le fait, ensuite l’envoie dans les structures déconcentrées. D’abord les cours à distance là visent essentiellement deux parties : la première porte sur des cours dispensés au premier trimestre avant le virus. Vous avez par matière et par chapitre, il y a des parties qui sont difficiles même pour certains professeurs. Donc comme on a réuni les inspecteurs et enseignants chevronnés, ils vont enseigner au compte du premier trimestre des chapitres qui sont susceptibles de créer de petits problèmes chez les apprenants. La dernière, comme il y a eu perturbation des deuxième et dernier trimestres, ils vont continuer à donner les cours sur ces deux trimestres restants. Donc on tient compte effectivement des cours non dispensés mais également des chapitres qui sont difficiles à comprendre pour les apprenants », précise M. Yattara.
À l’instar de la Guinée, plusieurs pays du monde ont pris l’initiative des cours à distance pour continuer les programmes d’enseignement pendant la période de crise sanitaire. Pour le cas guinéen, on attend de voir la portée et l’impact ainsi que la faisabilité de ce plan.
Gassime Fofana