Les Guinéens de l’Etranger ne participeront pas au double scrutin du dimanche, 22 mars 2020. C’est une décision du ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l’Etranger, Mamadi Touré, à travers un communiqué. Pour certains analystes, cette situation montre davantage que ces élections n’ont rien de responsables et de crédibles.
Malgré la présence du Coronavirus, un fichier électoral largement contesté ou des observateurs internationaux absents, le Président Alpha Condé reste toujours droit dans ses bottes et invite le peuple ou du moins ceux qui lui ‘’sont fidèles’’ à aller aux urnes ce 22 mars 2020. La nouveauté sera la non participation des milliers de Guinéens de la diaspora au vote du dimanche. A cause du Coronavirus qui étend ses tentacules à travers le monde sur fond de confinement et d’interdiction de rassemblements. Ce qui risque, selon beaucoup de personnes, d’entacher le caractère pluriel et représentatif des scrutins du dimanche. » Le droit de vote et d’éligibilité est l’un des fondements même de la citoyenneté, de la démocratie. Quel que soit l’écosystème dans lequel il évolue, le citoyen a le droit d’exercer son devoir qui est le vote. Et puis la diaspora joue un rôle de plus en plus important dans les équilibres politiques et démocratiques, explique Bangaly Cissé. Donc, ajoute le professeur de Droit, si cette partie de la population guinéenne qui vit en dehors du pays ne participe pas à un processus électoral, la crédibilité de l’élection est forcément remise en cause. Car, une élection démocratique et crédible fait appel à toute la masse humaine nationale en âge de voter évidemment « .
Pour lui, la raison évoquée n’est pas convaincante. « Si c’est pour des raisons sanitaires que ces Guinéens de l’étranger ne vont pas voter, le même principe devrait être élargi à ceux qui sont en Guinée, car plusieurs cas suspects de ce virus ont été déclarés ici aussi « , propose-t-il.
Comme lui, beaucoup d’autres analystes estiment qu’à défaut d’annuler les élections du 22 mars, les autorités devraient au moins les reporter pour permettre à tous les Guinéens qui le souhaitent d’y prendre part et de se prononcer sur un sujet aussi important et essentiel que celui de la révision de la Constitution.
Gassime Fofana