La grève dans les universités privées de Guinée inquiète les étudiants et les responsables d’établissements sont sur le qui-vive. Alors que le ministère déplore le mouvement et que la chambre représentative de l’enseignement Supérieur privé reste ferme sur sa position, l’on réfléchit, en attendant, à une stratégie pour rattraper le temps perdu.
Le personnel administratif et les étudiants des Universités privées sont depuis trois jours à la maison. Cette crise est liée au retard du paiement de leur arriéré de salaire du deuxième semestre par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. « L’arriéré devrait servir au paiement des honoraires des enseignants, du personnel administratif. S’il y a retard dans le paiement, cela va forcément impacter le fonctionnement de nos structures », explique Fara Sanoussy, recteur d’une université privée.
C’est partant de cette revendication et devant les difficultés du quotidien que des responsables des universités et la chambre représentative de l’enseignement Supérieur privé (CRESUP) se sont retrouvés pour décider de la marche à suivre. « Nous avons demandé aux étudiants de rester à domicile pour ne pas qu’ils entendent des propos qui puissent créer de désordre public. Les cours vont être suspendus jusqu’à ce que la CRESUP et l’Etat s’entendent sur un point. S’il y a un communiqué dans le sens d’une reprise effective des cours, nous allons faire appel aux étudiants », ajoute -il.
Faute de cours, ce sont les étudiants qui subissent les conséquences de ce bras de fer. La plupart d’entre eux sont inquiets. Ils redoutent le retard dans l’exécution des programmes. « On s’apprêtait à boucler les programmes mais avec ce mouvement, je crains une perturbation », confie Maimouna Keita, étudiante dans une université privée à Conakry.
En réponse à ces inquiétudes, Fara Sanoussy rassure que les dispositions vont être prises pour rattraper le temps perdu. « Les programmes prédéfinis seront achevés même s’il faut multiplier l’intervention des enseignants», espère un autre responsable d’une université privée en banlieue de Conakry.
La chambre représentative de l’enseignement Supérieur privé (CRESUP) a appelé à l’arrêt des cours dans les universités privées de Guinée pour dénoncer le « retard dans le paiement des bourses d’études au compte du deuxième semestre 2017 et Le retard mis pour la signature des contrats de formation des étudiants de Licences 1 et 2 ». Dans un communiqué, le ministère de l’enseignement supérieur a regretté la décision et demandé à ces universités de reconsidérer leur position.
Seydouba Camara