La Guinée vit une situation sociale et politique tendue depuis un moment. La crise dans le secteur éducatif rime désormais avec les contestations nées du projet de nouvelle Constitution. Et c’est à ce dernier sujet que les nerfs sont à vif et l’escalade se poursuit de plus belle. Pendant ce temps, acteurs politiques et observateurs s’accordent sur le fait que le pays se mue dans une spirale de violences. » La situation de la Guinée est instable et elle est explosive. J’ai peur que cette situation ne puisse embraser les pays voisins comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Depuis l’entêtement du Président de la République à changer la Constitution, cette idée est encouragée par un groupe minoritaire qui voudrait s’accaparer du pouvoir vaille que vaille. Je suis inquiète du degré des violences qui se produisent dans le pays. Le pays est sur un fil de rasoir qui ne rassure personne « , s’alarme Marie Madeleine Dioubaté, présidente du parti des écologistes de Guinée – PEG.
L’alternance en Guinée reste le noeud de tous les débats dans le pays. Sur la question, » ma position est claire et reste toujours la même. La Guinée n’est pas gouvernée. Elle est prise en otage par un petit groupe. Je pense qu’il est même temps que la CEDEAO et l’Union africaine interviennent pour épargner la Guinée de ce gouffre qui risque de mettre le pays en péril « , indique dame Madeleine.
Pour ceux qui l’accusent d’être à la solde du pouvoir et d’être financée par celui-ci, la présidente du PEG ne passe pas par quatre chemins. » Cela me fait juste rire, car si j’étais financée par le pouvoir, je n’allais pas dire ce que je suis entrain de dire. Nous ne sommes pas dans un État démocratique. C’est pourquoi je salue la décision de l’opposition de n’avoir pas accepté d’aller à cette mascarade électorale. La corruption et la mauvaise gouvernance sont aujourd’hui les armes fatales de ce pouvoir « , renchérit-elle.
Aliou Diallo