Elle ne se ménage pas pour asseoir et mériter son indépendance. Madame Kourouma, nutritionniste, gère une coopérative de femmes qu’elle souhaite voir épanouies et indépendantes. Nous l’avons rencontrée.
Bonjour Madame Kourouma
Bonjour Monsieur
Parlez-nous de vous
Au fait, j’ai eu une enfance normale, mon père était professionnel de la santé et ma maman est ménagère. J’ai eu une enfance avec beaucoup de rigueur dans notre éducation. J’ai fait mon école primaire à Kouroussa où je me levais à 5h du matin pour faire le ménage avant d’aller à l’école. J’ai été habituée à cela depuis à bas âge par ma maman à qui je dois tout.
Dans votre parcours professionnel, comment vous faites avec le foyer?
C’est très simple, comme je l’ai dit. C’est une question de planification. J’aime mon foyer et je veux le conserver. Le matin quand je me lève je m’occupe d’abord de mon mari et je réveille les enfants et je les prépare pour l’école. En suite je m’occupe de mes affaires entrepreneuriales.
Vous êtes médecin. Qu’est-ce qui vous a beaucoup marquée dans ce métier ?
Je suis nutritionniste. Je dois valoriser la théorie que j’ai apprise sur les bancs. C’est par amour pour mon métier que je le pratique avec fierté. Et c’est à travers ce métier que je crée de l’emploi pour les femmes. Dans ce métier je me sens l’aise parce que c’est une vocation de valoriser les produits locaux.
Vous avez pu mettre en place une structure pour l’autonomisation des femmes ?
Le début n’a pas été facile, vu ma vision. Si on veut conquérir le monde des affaires, il faudrait mépriser ton domaine, moi j’ai confiance en ma capacité professionnelle.
Alors, comment vous collaborez avec ces femmes quand on sait que mener des femmes n’est pas une chose aisée ?
Je crée un climat de confiance sociale et fraternelle entre les femmes et moi. Je mets la priorité sur leurs problèmes ensuite la rigueur dans le travail. Elles savent faire la différence entre les moments de travail et de loisirs.Vous savez moi naturellement je suis très sociale, partout où j’ai résidé, je créé un groupe de femmes pour le social. Donc je me suis familiarisée avec les femmes.
Alors dites-nous justement, quel regard portez-vous aujourd’hui sur la situation des ces milliers de femmes en Guinée ?
Je suis touchée quand je vois certaines femmes compter sur quelqu’un, parce que moi j’ai une vision globale qui est l’autonomisation des femmes et c’est ce qui m’a motivée à mettre en place cette entreprise qui soutient la coopérative. Mes moyens étant limités pour donner à tout le monde, mais en créant de l’emploi, chacune de nous pourrait en bénéficier. Donc le conseil que je peux donner aux femmes c’est prendre le travail au sérieux et être persévérantes car seul le travail qui est payé.
Quel regard avez-vous aujourd’hui sur la jeunesse guinéenne ?
Avec mon constat les jeunes d’aujourd’hui aiment l’argent facile. Tous les jeunes veulent travailler dans les bureaux climatisés. Ce qui n’est pas le cas chez moi. Moi j’ai étudié pour être indépendante totalement et c’est ce que j’enseigne à mes enfants.
Merci à vous madame
Merci
Entretien réalisé par Aliou Diallo