Depuis un certains temps, une sorte de tintamarre politique se fait entendre sur tout le territoire guinéen. Les acteurs politiques du pays, activistes, chacun tord le cou à l’autre pour se faire une place de choix et de confiance devant le peuple. Voyons ce qu’il se passe ces derniers temps!!! Les tenants du pouvoir veulent coûte que coûte convaincre sur une nécessité de changer la Constitution de la République. Les opposants à cette idée y voient une volonté de prendre le peuple et le pays en otage avec pour seule ambition de remettre le compteur de la gouvernance à zéro. En un mois, l’on a assisté à la naissance d’une quarantaine de mouvements pour ou contre la modification de la Constitution guinéenne. Ce qui a fait rire ou du moins étonner une bonne partie de l’opinion, c’est la mise en place d’un autre mouvement qui s’est fait appeler, le Mouvement des personnes déçues. Alors, c’est un signe de déception qui se lit sur le visage de ces gens à l’image de plusieurs citoyens guinéens.
Sur le plan du soutien, qu’apportent les adeptes du pouvoir ?
L’administration est restée souvent paralysée par l’absence des décideurs, qui sont en majorité en séjour dans les différentes localités du pays. Ils sont soit dans leurs préfectures d’origine, soit commis à la tâche pour mieux convaincre le maximum de personnes à adhérer à l’idée d’une nouvelle République. Sur le même terrain, on rencontre des résistants. D’où le jeu de ping-pong qui se fait déjà une place importante dans les discours.
Certainement, on peut épiloguer longtemps sur la volonté du Président d’accepter la vision des cadres proches de lui pour le référendum : récemment lors d’un Conseil des ministres, Alpha Condé a même affirmé qu’il prenait acte du souhait de ses cadres pour une nouvelle Constitution. Au lendemain de cette déclaration, voilà un autre mouvement citoyen, les Brassards rouges, qui se fend immédiatement d’une déclaration pour protester contre cette sortie du Président de la République. Comme pour dire, tout est suivi de près et à tout instant.
Les Kountiguis se sont invités dans le débat politique ou y ont-ils été invités ?
En tout, la notabilité est non seulement approchée par ceux qui sont contre, mais bien évidemment par ceux qui sont pour cette nouvelle constitution. Cependant, le sujet qui a plus fait le buzz dans la cité, c’est celui de la prise de position directe du Kountigui de la Basse Guinée, opposé à toute idée révision ou de troisième mandat. A l’allure où vont les choses, Elhadj Sekhouna ne fume plus le même calumet avec certains ténors du pouvoir. Cette même histoire s’est transposée jusqu’à trouver le plus âgé, Elhadj N’doungou Soumah, le patriarche. Dans une des sorties médiatiques, ce dernier s’est fait entendre en disant qu’il ne cautionnerait pas cette histoire de troisième mandat. La réalité montre donc que même les anciens sont assimilés à ces mouvements politiques du pays. Sciemment ou inconsciemment, l’avenir le dira.
En attendant, le pays, va-t-il éviter de sombrer dans les clivages politiques sous l’oeil impuissant du premier magistrat du pays? A l’heure qu’il fait en Guinée, difficile de trancher cette question.
Aliou Diallo