Recrutement à la Fonction publique : la  » polyvalence  » qui nuit au développement !

Alors que les candidats à l’armée attendent impatiemment leurs résultats, le ministère de la fonction multiplie des opérations de recrutement. Pour ce mois de juillet, l’accent est mis sur le ministère de l’environnement, des eaux et forêts. Une aubaine pour beaucoup de diplômés guinéens de déposer leurs candidatures. En revanche, ce recrutement enregistre des candidats de plusieurs profils. Une situation que certains analystes attribuent à la crise d’emplois dans le pays.

On le dit souvent. À défaut de la maman, on se contente de la grand-mère. C’est sur cette logique que beaucoup de diplômés guinéens en particulier se focalisent désormais pour chercher de l’emploi. Dans cette situation, aucune spécialité ne compte. Diplômés en droit, en sociologie ou dans d’autres domaines, chaque candidat dépose ses dossiers à tout appel d’offre même ne relevant pas de sa compétence. Pour beaucoup d’analystes, cet état de fait est la preuve du manque de politique d’emploi et l’inadéquation entre la formation et le marché de travail. « Le système d’emploi en Guinée ne fonctionne pas. Ce qui fait qu’on assiste à l’hypertrophie des promotions sur le marché de travail et d’emploi mais aussi multiplie le nombre de chômeurs dans le pays dont la conséquence reste l’orientation des candidats dans des secteurs qui ne relèvent pas de leur cursus. Et pourtant, cela ne permet pas un décollage rapide du pays, explique Ansoumane Condé. Parce que, poursuit le sociologue, dans les pays en impulsion politique et économique, chacun travaille généralement selon son domaine de compétences. Ce qui montre, dit-il, une bonne organisation de la politique d’emploi et l’adéquation entre la formation et le marché de travail contrairement à notre pays. Pour preuve, justifie le sociologue, on rencontre dans les départements notamment publics des recrues qui ne peuvent rien apporter pour le progrès de leur département sinon que venir se présenter et repartir le soir parce qu’ils ne sont pas dans leur champ de compétence. Certains aussi ne pensent pas, après leur recrutement dans un département qui n’est pas en rapport avec leur cursus à se former pour acquérir des notions de base. »
Pour lui, chaque élite n’est meilleure que dans son domaine. L’Etat doit y veiller afin que la valeur ajoutée soit consistante, conclut M. Condé.
Gassime Fofana

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