C’est un vent de contestation et de lutte qui se dessine un peu partout dans le pays. De revendications pour des réalisations dans certaines localités, en passant par cette question de troisième mandat, l’on enregistre des séries de manifestations. A Macenta, les mêmes grincements de dents restent d’actualité. Pour barrer la route à toute tentative de manipulation, c’est un autre mouvement qui voit le jour et compte mener une lutte contre toute forme de violation des principes démocratiques du pays. « Ce qui nous pousse d’abord à créer ce mouvement, c’est que notre localité n’a bénéficié rien de ce pouvoir. Aujourd’hui on a compris que certains fils de Macenta qui sont à Conakry ici et sont bien placés veulent passer par la manipulation pour intimider les fils de la préfecture. La gestion des finances publiques n’est pas correcte. Cela devait aboutir à un partage équitable. Mais nous voyons que c’est inégalement reparti et c’est mal reparti. Notre préfecture n’a rien bénéficié. Que ce soit des routes. Même quand les gens cultivent ils n’ont pas possibilité d’acheminer leurs récoltes. Il y’a un autre fait : Macenta est traversé par une rivière qui est là-bas et chaque année cette rivière tue 7 ou 10 personnes par le fait qu’elle n’est pas du tout aménagée », dénonce Mamady Onivogui, coordinateur national du mouvement Elazolaga.
La corruption, le gaspillage de l’argent public, la gestion personnelle des fonds publics, sont des maux qui ne sont pas épargnés par cet homme. « Il y a la construction d’un stade qui a commencé à Macenta il y a plusieurs années, mais rien. Celui qui est chargé d’exécuter les travaux ne la pas fait et il a disparu. Cette réalité est à l’image de plusieurs autres lieux dans le pays. Ce qui n’est pas bon pour le développement d’un pays. Je vous rappelle que le président est allé faire des promesses tout comme dans d’autres lieux, mais jusqu’à présent rien », renchérit Mamady Onivogui.
Il y’a deux semaines, des accrochages ont eu lieu en Forêt entre les pro et anti troisième mandat. Cette réalité irrite certains cadres de la région. « Ce qui me fait mal, dans tout cela, c’est qu’il ya des cadres de Macenta qui sont auprès du pouvoir, mais ne disent pas la vérité au président. Et nous, nous ne sommes pas prêts à abandonner cette lutte. Il y a tellement de mouvements de la société civile, mais il faut se poser la question de savoir pourquoi le combat n’aboutit pas. En Guinée, les gens ne font pas des choses avec conviction. Alors nous comme c’est le cas, à Macenta, tout va être clair. Quiconque blague avec cela, il nous trouvera sur son chemin », lance M.Onivogui sur un ton ferme.
Aliou Diallo