La situation sociopolitique que connaît la Guinée avec des divergences autour d’une éventuelle révision de la Constitution, l’avenir de la jeunesse du pays. Autant de sujets que nous passons en revue avec Youssouf Camara, conseiller élu de Matam.
Bonjour, Monsieur Youssouf Camara
Bonjour
Comment vous resumez votre parcours ?
Je suis ancien membre du conseil national de transition CNT, conseiller élu à Matam. J’ai 10 ans de vie publique. J’ai été notamment élu en 2009 secrétaire général des jeunes de l’UFDG au bureau des jeunes de Matam et cinq ans plus tard coordinateur du mouvement Tout sauf Alpha – TSA.
J’ai la fierté d’appartenir à l’équipe de cadres qui avaient révisé la Constitution et d’autres lois de ce pays, notamment la loi L 002 relative à la dépénalisation des délits de presse en 2010.
Quelle analyse faites-vous de la situation politique guinéenne de 2010 à 2019?
La situation est désastreuse par la politique politicienne menée par le Président opposant Alpha Condé, l’instabilité politique, les violations des calendriers électoraux et le plus déplorable ce sont les tueries dans les manifestations.
Les débats sont toujours focalisés sur une révision de la Constitution avec en filigrane un éventuel troisième mandat pour le Président Alpha Condé. Qu’allez-vous faire pour contre carrer l’initiative ?
Le problème de troisième mandat est un crime constitutionnel. Tous les Guinéens s’y opposeront avec la dernière énergie. Parce que cela constitue une violation grave de la Constitution et le peuple doit se lever pour contester cette action. Donc le problème n’est pas que politique il est aussi sociétal. Pour le moment, je ne peux pas décliner notre stratégie dans les médias.
Que pensez-vous de la situation actuelle de la jeunesse guinéenne ?
C’est une jeunesse engagée qui a besoin d’une éducation de qualité et d’emplois décents, car elle est frappée par le chômage et le désespoir d’un lendemain meilleur. C’est pourquoi elle est confrontée à l’immigration clandestine avec un bilan macabre très désolant. L’État doit appuyer davantage le secteur privé, imposer aux sociétés étrangères plus de 45 % comme main d’oeuvres locales. Le fond d’emplois jeunes doit être également rehaussé.
Est-ce facile au regard des réalités du pays ?
Oui bien sûr. Il faut lutter contre l’impunité et la corruption, en réduisant le train de vie de l’État. Gérer dans la transparence les ressources du pays. Donner la priorité à l’éducation, la santé et à l’emploi des jeunes. Ces jeunes aussi doivent se battre pour exiger des autorités leur droit à l’emploi. Ils doivent refuser la manipulation et prendre leur destin en main.
Merci Monsieur Youssouf Camara
C’est à moi de vous dire merci.
Propos recueillis par Aliou Diallo