Liberté de la presse en Guinée : « il incombe aux autorités de prendre des mesures »

Ce vendredi, 03 mai, le monde célèbre la journée internationale de la liberté de la presse. A cette occasion, certains citoyens estiment qu’il faut davantage renforcer le pouvoir des médias et prendre des mesures nécessaires à l’amélioration de leurs performances dans le pays.
Des difficiles conditions de vie et de travail, les restrictions ou les violences dans l’exercice de leur fonction, sont l’essence des maux dont sont victimes beaucoup de journalistes guinéens. Plusieurs auditeurs, lecteurs et téléspectateurs mettent donc cette journée à profit pour accompagner les hommes de médias, mais aussi proposer quelques pistes pour améliorer l’exercice de ce pouvoir. « La presse constitue de nos jours une condition indispensable au développement d’un pays. Mais en Guinée, ce quatrième pouvoir qui est d’ailleurs le porte-flambeau des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire est loin encore de son essor. Et cette situation serait due au regard politique qu’ont les dirigeants en général sur la presse. Ce qui fait que même délivrer la licence ou la fréquence à ceux qui veulent implanter des stations serait impossible dans notre pays. Et pourtant, la presse est incontournable pour un pays qui se veut transparent et démocratique. En plus de cela, ceux qui exercent ce pouvoir sont dans une totale impasse économique, conséquences beaucoup deviennent alimentaires et n’observeraient pas le respect de l’éthique et de la déontologie. Pour preuve, je connais des journalistes qui peuvent aller sur le terrain sans aucune ressource financière et matérielle. D’autres évoluent de leur propres ailes ou peuvent passer des mois sans salaires ni contrats », explique Ansoumane Condé, sociologue.
Pour lui, il incombe aux autorités de prendre des mesures afin que cette donne change. « On ne peut avoir une presse responsable si on lui donne pas toutes les conditions économiques et matérielles nécessaires à promouvoir l’indépendance morale du journaliste dans sa rédaction. Cette lutte doit être le combat de toutes les institutions du pays afin d’inviter les patrons de presse à la prise en charge effective de leurs travailleurs. Adopter des dispositions juridiques pour garantir les conditions indispensables à l’emploi d’un journaliste. Et l’Etat doit veiller à ce que les conditions de travail et vie d’un journaliste soient améliorées par leurs employés. Sans quoi la presse serait un instrument dangereux et néfaste au lieu de contribuer au progrès du pays », prévient-il.
Gassime Fofana

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