Guinée – CAN U17 : pour rendre à César ce qui appartient à César !

La tâche ne s’annonçait pas comme une sinécure mais l’exploit est trop beau pour échapper aux annales de l’histoire du football africain. Après une compétition rude, rythmée par des empoignades épiques, le Syli cadet de Guinée termine deuxième de sa CAN, en Tanzanie. L’Argent pour couronner un parcours atypique, surprenant voire émouvant. L’équipe guinéenne serait, en effet, passée par toutes les émotions, des plus exaltantes aux plus pernicieuses. Elle aura résisté à plusieurs cadors du continent ( Sénégal, Maroc, Nigeria ). Dans des situations parfois désespérées et souvent poussives. La défaite des Sénégalais face aux U17 de notre pays est par exemple une pilule qui reste encore en travers des gorges. Les prolongations se jouent désormais devant le TAS.
Il a fallu néanmoins un certain Cameroun pour briser le rêve guinéen, du moins pour permettre au Syli de rentrer un peu plus encore dans l’histoire du football continental. Parce que durant toute cette rencontre et plus globalement durant toute cette compétition, l’on aura vu une équipe de jeunes soudée, ambitieuse, encouragée qu’elle était par le public mobilisé au pays et sur place, en Tanzanie. Elle a montré avec éloquence et passion, qu’elle est capable du mieux, à défaut du meilleur. Qu’elle peut porter dignement l’étendard du sport-roi et tenir la dragée haute à ses concurrents. Le sacrifice pour le tricolore, la gloire pour la Nation, le succès pour chacun de nous. Voilà ce qui aura guidé les faits et gestes de ces jeunes. Un don de soi récompensé et célébré aujourd’hui par une deuxième place toujours crainte mais plus que jamais convoitée sur le continent africain.
En terminant donc sur le podium, les cadets guinéens prouvent par une ou par mille preuves que le vent du renouveau insufflé au football est dans la bonne direction. Certes sur le terrain, des détails restent encore à régler ( manque de concentration, problème de finition, milieu friable, …), mais l’arbre ne devant pas cacher la forêt, il faut reconnaître que ces jeunes avaient l’envie de gagner. Ils n’auront malheureusement pas atteint le graal mais auront réussi quand même à laisser la trace positive de leur participation à la 13 ème édition de la CAN U17. Cette performance doit déteindre sur les autres catégories notamment chez les seniors qui fourbissent déjà les armes dans la perspective de l’odyssée égyptienne.
En attendant le rendez-vous de la Coupe du monde de leur catégorie qui aura lieu au Brésil en octobre prochain, le parcours des Guinéens rappelle – et ce n’est qu’un euphémisme – que les efforts des autorités en charge des sports et principalement du département des Sports commencent à porter leurs fruits. En plus des moyens financiers mis à disposition, le ministre Bantama Sow et ses cadres sont restés aux côtés des enfants jusqu’au bout. Les applaudissant, les conseillant, les encourageant. Tout comme les jeunes, ils méritent donc d’être tenus en haute estime pour le travail abattu en amont et en aval de cette CAN. Un accompagnement à forte dose d’adrénaline qui aura permis aux joueurs guinéens de tutoyer les cieux et de forcer le respect des uns et des autres. Voilà la vraie signification de la responsabilité et du patriotisme.

Ibrahima Sory Camara

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