Guèmèyiré est l’un des secteurs du district de Yenguissa ,commune rurale de Tamita, située à trois kilomètres de la ville de Boffa. Au temps des bacs, cette localité etait un centre commercial et un grand port artisanal, qui servait de lieu de passage des véhicules, des personnes et de leurs bien. Mais depuis des décennies maintenant, cette localité est plongée dans d’énormes difficultés sociale et économiques. Les femmes en particulier, tirent le diable par la queue.
Illustration: à l’heure actuelle, avoir de l’eau potable est un casse-tête pour les populations des secteurs Guèmèyiré et Takhöri .
Bilikhissa Sylla, mère de jumelles de six mois, laisse ses enfants dès l’aube pour aller à la pompe en vue de s’approvisionner en eau, devenue une denrée rare. « Ici à Guèmèyiré, pour avoir de l’eau potable, il faut débourser entre 2.000 et 2.500 francs guinéens. Nous qui n’avons pas ces moyens, il faut qu’on se déplace sur deux kilomètres, d’ici jusqu’à Takhöri pour puiser de l’eau. Il y’a un seul forage pour tout un district », raconte-t-elle.
Dans son intervention, le président de district, Aly Camara, lance un appel à l’endroit des autorités préfectorales, communales et les personnes de bonne volonté afin de permettre aux femmes et aux élèves de sortir de ce calvaire. « Je demande aux autorités locales de nous venir en aide. C’est à travers les rivières que nous allons puiser de l’eau et en buvant cette eau, on s’expose à plusieurs maladies. En cette période, ces rivières ont tari. À cela s’ajoutent l’absence de structure sanitaire et les difficultés pour nos enfants pour traverser le fleuve pour aller à l’école et souvent ils rentrent en retard. Nous souffrons vraiment ici. Les ressortissants apportent un plus au développement de cette localité, mais le centre semble oublié. On a été à la commune pour leur demander au moins une pirogue qui peut assurer le transport de ces élèves et nos femmes qui vont au marché », conclut-il.
Aly Yonssiny