Mairie de Matoto : Tos Camara élu. Et après ?

 Les habitants de la Commune de Matoto se sont réveillés ce vendredi avec un nouveau maire : Mamadouba Tos Camara. Le candidat du RPG Arc-en-ciel a battu son challenger de l’UFDG, Kalémodou Yansané, au cours d’un second round dont l’épilogue aura été digne d’une tragi-comédie. Cette victoire sonne la gueule de bois pour certains mais constitue une grosse satisfaction pour d’autres qui estiment que la reprise du vote pourrait contribuer à apaiser les tensions dans la commune. « Le dysfonctionnement des institutions est l’essence même du retard d’un pays. Il y a cela très longtemps que cette commune ne fonctionne pas à cause de la crise liée à des contestations de la première élection entre le candidat du pouvoir et celui de l’opposition. Ce qui a poussé le ministre de l’administration du territoire à annuler l’élection. Donc cela a suscité une nouvelle élection qui s’est déroulée ce jeudi. Donc c’est une bonne chose puisque la mairie a enfin un dirigeant connu et cela pourrait mettre fin à la crise. Il suffit juste que le challenger accepte pour le bien de Matoto », estime Ansoumane Condé, sociologue.
L’opposition et son candidat dénoncent tout de même une élection «factice», entachée d’irrégularités et annonce qu’elle va saisir la justice. Un scénario qu’elle privilégie depuis un moment mais qui a peu de chance, selon les analystes, de prospérer comme ce fut le cas lors de la première élection. Saisie, la Cour suprême s’était alors déclarée incompétente pour statuer sur la requête en annulation de la décision du ministre de la décentralisation qui avait suspendu les opérations de vote à Matoto et invité à leur reprise. Par ailleurs, la puissance de frappe de l’opposition – marches, journées ville morte, …- s’effrite et ne semble plus désormais troubler le sommeil des autorités qui surfent sur le quasi affaiblissement des opposants pour asseoir un peu plus leur hégémonie.
En attendant, les dés paraissaient jusqu’ici pipés. Mais beaucoup estiment qu’ils sont désormais jetés. Et c’est, comme le dirait l’autre, tant pis pour ceux qui, en politique, ne savent ni calculer, ni résister. Car, au final, ce sont eux qui boivent le calice jusqu’à la lie.

Gassime Fofana

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