Le handicap, n’est pas un frein à l’épanouissement d’un individu. Depuis à l’âge de 2 ans, Oumou Hawa Diallo puisse qu’il s’agît d’elle vit avec un handicap physique. Pourtant cette fille était en bonne santé avant d’être frappée par la poliomyélite. Elle n’a jamais pu se relever pour marcher d’elle-même. Ce qui ne l’empêche pas de vivre sa vie pleine de dynamisme et d’ambitions. Elle a accepté de se dévoiler à nous. Avec passion et courage. Lisez !
Bonjour Oumou Hawa. Parlez- nous un peu de vous ?
Bonjour. Je suis Oumou Hawa Diallo, âgée de 24 ans, diplômée, depuis 2016, en Histoire des Relations internationales à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia. Durant ce parcours, c’est surtout la solidarité de mes amis, mes encadreurs à mon égard qui m’a le plus marquée.
Quels souvenirs gardez-vous de votre situation ?
Ce qu’il faut dire c’est que je ne suis pas née handicapée, mais j’ai été victime de la poliomyélite qui a entraîné une paralysie au niveau des pieds.
D’après mes parents, j’ai marché à 7 mois après ma naissance. A l’âge de 2 ans, un soir, je jouais avec mes amis d’enfance. Suis tombée à terre. Je n’ai pas pu me relever et j’avais un corps chaud. Ils m’ont automatiquement amenée à l’hôpital. Les médecins leur ont dit que je suis victime de la poliomyélite.
Alors aujourd’hui vous êtes handicapée. Et vous refusez de vous laisser abattre ou de baisser les bras.
Depuis toute petite,mes parents m’ont inculqué que ce handicap n’est pas un frein à mon épanouissement. Donc ils m’ont toujours appris à me battre pour ne pas être à la merci des autres, chose qui j’ai vite compris. Surtout que l’apport des autres soit pour moi une valeur ajoutée.
Quel a été votre secret pour franchir les obstacles ?
Mon seul secret, c’est le courage ; le courage m’a permis d’affronter les obstacles. Ensuite ma passion pour la défense des droits des personnes porteuses de handicap, la lutte contre la marginalisation de ces personnes et surtout la thématique : vivre avec son handicap sans complexe. Je rappelle que suis Handicapée depuis que j’avais mes 2 ans, mais cela n’empêche pas de vivre ma vie et ce handicap est ma force.
Alors qu’est-ce vous ambitionnez dans votre parcours ?
J’ai l’ambition d’être une femme leader. Je compte faire des formations sur le leadership et continuer mon combat. Après les formations, comme suis déjà dans une ONG qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées, je vais me consacrer définitivement aux personnes porteuses de handicap en Guinée. Voilà mon intention !
Et quelle sera la particularité du combat que vous comptez mener dans la défense des droits des personnes porteuses de handicap ?
C’est le changement de regard vis-à-vis du handicap, d’abord par la sensibilisation dans les familles, auprès des autorités pour une prise en compte rationnelle
Est-ce que vous avez l’ambition d’aller vers des institutions qui évoluent dans le domaine ?
Exactement ça fait partie de mes cibles. Je serai auprès de toutes les bonnes volontés pour faire comprendre mon combat. Je me battrai pour l’autonomisation des personnes porteuses de handicap.
Alors aujourd’hui, quel regard portez-vous sur les personnes porteuses de handicap en Guinée ?
Un regard négatif, car les personnes porteuses de handicap en Guinée sont de plus en plus marginalisées, mises à l’écart. C’est une couche très vulnérable qui a besoin d’attention. A nous de nous défendre et montrer que le développement ne se fait pas sans l’implication de toutes ces couches.
Quel message avez-vous à l’endroit de ces milliers de personnes porteuses de handicap ?
Je leur dirai tout simplement que le handicap n’est pas un frein à l’épanouissement de la personne qui en souffre, ni une incapacité mais plutôt une force, si vous exploitez cette force qui est en vous. De s’accepter tel qu’on est, surtout d’être beaucoup relaxes, prendre la vie du bon côté. Que ce handicap n’est rien d’autre qu’un don divin.
Merci Oumou !!
A-moi de vous remercier.
Entretien réalisé par Aliou Diallo