Port de Téminetaye : les femmes réclament plus d’efforts des autorités

Temenetaye, dans la commune de Kaloum. Ici, les femmes sont en action sous des hangars en banco. Elles trient et fument le poisson. Cette activité, que certaines d’entre elles pratiquent depuis plus de vingt ans, est moins soutenue par les autorités. «Nous souffrons énormément. Les autorités ne nous regardent même pas. Mais ce qu’elles doivent savoir c’est que nous, c’est seulement le fumage et la vente des poissons que nous connaissons. Nous ne connaissons pas la politique. C’est ici que nous gagnons notre vie et depuis des années nous sommes là. Alors qu’à chaque fois, ils nous disent qu’ils vont nous aider mais y’a rien», dénonce Fatoumata Camara, présidente de la coopérative Allah nou Wali.
Dans l’activité de fumage du poisson, quelques techniques sont mises en oeuvre. Il s’agit notamment du positionnement du poisson frais dans les civières pour le fumage. Cependant, ces femmes demandent une amélioration de ces moyens. « Nous sommes même inquiètes ici. Regardez, aucune trace des autorités ne se trouve. Tout ce que vous voyez, c’est nous-mêmes qui avons mis. Les bois et même les hangars en banco, c’est qui faisons. Donc l’État doit nous aider et surtout aider ces braves femmes à surpasser les difficultés », interpelle Nana Camara, fumeuse de poissons.
Ces femmes sont en coopérative. Leur collaboration avec les responsables du port se porte mieux. «Vous savez la pêche artisanale, c’est une chaîne de collaboration. Il y’a ceux qui font les barques, il y’a d’autres qui partent pour pêcher et les femmes quant à elles, font le tri et le fumage. Donc toute cette chaîne va en ce sens que chacun puisse trouver satisfaction. Alors nous collaborons très bien dans ce port. Mais ce qui pourra être dangereux dans les mois ou années à venir, ce sont les désagréments qui peuvent advenir dans la mer si l’État n’y prend pas garde. Aujourd’hui il y a certains produits halieutiques qui sont en voie de disparition. La mer est envahie par les sachets plastiques qui font même fuir par exemple les tortues, et les gros poissons », affirme Idrissa Kallo, chargé de communication et des affaires extérieures de la fédération guinéenne de la pêche artisanale.
Le constat révèle, selon ces acteurs, que certains produits halieutiques sont en voie de disparition. Il est temps que «les autorités prennent des dispositions nécessaires pour éviter la rareté du poisson sur les différents marchés du pays ».

Aliou Diallo

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