C’est ce mardi 15 janvier 2019 que la CPI a acquitté l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo et son compagnon Charles Blé Goudé. Une décision qui réjouit certains hommes et rend d’autres dubitatifs sur l’avenir de cette institution juridique internationale.
3000 morts, de nombreux cas de viols et des troubles à l’ordre public. La période post électorale de 2010 n’aura pas été apaisée en Côte d’Ivoire. Une situation qui a conduit à l’arrestation de Laurent Gbagbo et certains de ces proches. En détention depuis plus de 7 ans, c’est donc à partir de ce mardi que l’ex-président ivoirien pourra recouvrer sa liberté. Selon le juge, Laurent Gbagbo est acquitté des charges qui sont retenues contre lui. «C’est une bonne nouvelle. Puisqu’après les enquêtes menées ces dernières années, le juge s’est rendu compte que Laurent Gbagbo n’est coupable d’aucune charge portée contre lui. Donc il y a aucune raison pour le garder. C’est une caractéristique de la transparence judiciaire par rapport à ce dossier », explique Mouctar Bah, chargé des cours de Droit.
Alors que certains Ivoiriens et d’autres Africains commencent à célébrer cette nouvelle, d’autres s’interrogent davantage. Pour eux, si Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont acquittés, qui est alors responsable de la mort des 3000 Ivoiriens? «Cet arrêt de la Cour pénale internationale ou l’argument avancé par le juge n’est pas convainquant. Nous savons tous que c’est le refus de Gbagbo de céder le pouvoir à son successeur qui a conduit à ces crises qui ont fait plus de 3000 morts sans oublier des cas de viols et des pillages. Alors si on entend aujourd’hui que cet homme et son proche Charles Blé Goudé sont acquittés et devrait être libéré immédiatement, cela nous amène un peu à douter de la capacité de cette Cour à juger des hautes personnalités parce que ces atrocités ne devraient pas rester impunies », réplique pour sa part Maître Youssouf Sylla, avocat.
Gassime Fofana