Dossier : Lansana Conté, le triomphe d’un soldat intègre et d’un Président clairvoyant !

2008-2018. Cela fait 10 ans ce samedi depuis que l’ancien Président guinéen, Général Lansana Conté a tiré sa révérence. A la faveur de cet anniversaire lugubre, ils sont nombreux ces Guinéens qui se souviennent encore de lui et qui reconnaissent en lui les valeurs d’un homme attachés à la défense de son pays et de ses acquis.

C’est suite à la disparition du Président, Ahmed Sékou Touré que Lansana Conté est venu au pouvoir en 1984. Après 24 ans de règne, le Commandant en chef des forces armées guinéennes meurt en 2008 des suite de maladies. Qu’est ce qu’on peut retenir de cet homme pendant et après son règne et de sa gestion?  «Général Lansana Conté, c’est une date historique le 3 avril 1984 et une autre, le 22 décembre 2008. C’était aussi son programme, le projet de société qu’il a mis en route pour les Guinéens. Mais vous savez un chef d’Etat, n’est pas seulement quelqu’un qui gère les institutions du pays, il se fait entourer de personnes jugées compétentes, efficaces et intègres au service de la Nation. Donc cela a permis au Président Conté de bien commencer avec un gouvernement qui était constitué de cadres qualifiés et intègres. Il a pu concilier les deux: les Guinéens de l’Étranger et ceux qui vivent de l’intérieur. Ils ont trimé ensemble. Les Guinéens vivaient mieux. Je pense que Conté était un grand homme d’État. Il a pu faire ce qu’il a pu. Certes, tout n’était pas au rendez-vous mais il y avait de l’espoir», témoigne Charles André Soumah, journaliste et homme politique.
De l’espoir au désespoir ?
Vers la fin de son règne, entre 2006 et 2007, des détournements présumés de deniers publics, des relents d’enrichissement illicite aboutissant à des crises sociales parfois violentes ont été constatés dans le pays. «Malheuresement, déplore Charles André Soumah, en 2006 et 2007, les choses sont devenues compliquées pour les Guinéens. Parce que là, il y avait pas de partage de pouvoir et Lansana Conté semblait être inapte. Et c’est en ce moment, à mon avis, que la machine a commencé à crisper. Les Guinéens qui étaient là avec lui n’ont pas pensé à l’avenir du pays et à son développement. Ils ont commencé à profiter, à dilapider notre économie et nos richesses. Les esprits qui n’ont jamais aimé les valeurs de leurs frères et sœurs ont commencé à piller. Ce qui a accentué les difficultés. C’est pourquoi les Guinéens ont demandé, compte tenu de son état de santé, qu’il nommé un premier ministre, chef du gouvernement. Et le choix est tombé sur Lansana Kouyaté», conclut Charles André Soumah.
Lansana Conté ou l’art de gérer les crises dans l’intérêt du pays
Durant son règne, Lansana Conté a fait face à plusieurs dont le point culminant aura été les événements de 2006 et 2007. Et s’il a accepté de faire des concessions, beaucoup estiment que c’était non pas pour sauver forcément son régime mais plutôt parce qu’il écoutait ses compatriotes et tenait compte de leurs revendications. « Le pouvoir de Conté était un pouvoir qui était au service de la Nation et des citoyens guinéens. En tout cas jusqu’ en 2005. C’était un Président sensible et qui avait un caractère intègre et patriotique devant les crises de son temps. Il n’aimait pas faire tête devant une crise d’ordre national. Parce qu’il disait toujours que c’est son devoir de résoudre ces problèmes. Donc quand le peuple réclame un besoin, il faisait toujours un effort pour y répondre. Il était et vivait avec son peuple. Parce qu’il savait qu’il gouvernait pour le peuple et non contre le peuple. Ce qui est l’exact contraire de ce que nous vivons aujourd’hui. Parce qu’un gouvernement du peuple n’est pas seulement celui qui satisfait ses citoyens, mais celui qui écoute les cris, les besoins et les réclamations de son peuple», ajouté pour sa part Ansoumane Condé, sociologue.

 Un dossier de Gassime Fofana

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