La grève lancée par le slecg commence à prendre des tournures judiciaires. Dans la matinée du jeudi, 22 novembre 2018, plusieurs villes du pays ont connu de vives tensions suite à la manifestation des enseignants. Plusieurs de ces enseignants grévistes arrêtés hier ont été condamnés ce vendredi au TPI de Labé. Une situation que certains qualifient de moyens pour intimider les autres.
Ils sont au total 16 enseignants grévistes qui viennent d’être condamnés par le juge de paix de Labé. Six mois de condamnation avec sursis et 500.000 gnf comme amende. C’est le sort que le juge a réservé à ces enseignants accusés de participation délictueuse à un attroupement jeudi 22 novembre 2018 après que leur sit-in a été dispersé par les forces de l’ordre. Pour certains, cette situation est une manière de faire peur aux enseignants grévistes. « La crise que traverse le secteur éducatif est le résultat d’un manque de volonté politique de la part du gouvernement. Ce qui a conduit des attroupements et des sit-in des enseignants après le gel des salaires de certains. Et aujourd’hui, la justice guinéenne se montre prompte en condamnant ces enseignants. Cela pourrait être une marque pour intimider les autres pour qu’ils renoncent à leur contestation. Mais le mieux serait de négocier et de discuter jusqu’à trouver un terrain d’entente. Sinon demain, ça pourrait être les élèves qui seront arrêtés. Parce qu’ils iront dans les rues tant que leurs professeurs ne seront pas de retour en classe», prévient Ansoumane Condé, sociologue.
Gassime Fofana