Nombreuses sont les communes et les préfectures de Guinée qui ont enregistré des manifestations d’enseignants et d’élèves dans les rues ce jeudi, 22 novembre 2018. Objectif, réclamer les salaires gelés par le gouvernement et le retour des enseignants titulaires.
Kaloum, Labé ou Forécariah, voici entre autres localités théâtres de manifestations des éducateurs et apprenants. À Forécariah (en image), la ville natale du PM, Kassory Fofana, les enseignants sont massivement descendus dans les rues avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. Joint au téléphone, Mohamed Camara, professeur explique leur mésaventure de ce jeudi avec les agents de sécurité: « depuis le mois dernier, nous n’avons pas notre salaire. Donc ce matin, nous sommes sortis pour exiger le payement de notre argent par les autorités. Mais notre mouvement a été brusquement interrompu à coups de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. Pourtant nous étions dans notre droit», explique-t-il.
A l’autre bout du pays, les enseignants sont dispersés par les agents de l’ordre et d’autres arrêtés. « Il y a une dizaine de nos amis qui ont été arrêtés par les policiers. Tandis que nous étions entrain de suivre calmement notre sit-in pour inviter le gouvernement à revoir leur position afin que nous soyons satisfaits. Mais il y a des violations des droits de l’Homme dans ce pays parce que nos amis arrêtés n’ont rien fait d’autre que manifester», regrette Alpha Oumar Bah, enseignant à Labé.
Atmosphère surchauffée à Conakry
Pour la zone de Conakry et précisément à Kaloum, des mouvements d’élèves et d’enseignants ont été signalés. Par contre, dans la commune de Matoto, certains quartiers comme Lansanaya barrage, Tombolia ou Dabompa, la plupart des écoles sont restées calmes et les cours se sont déroulés dans de meilleures conditions.
Il reste à savoir jusqu’où ira ce bras de fer entre le gouvernement et le slecg. Pour l’instant, l’Education guinéenne est entrain de vivre l’un des moments les plus difficiles de son histoire.
Gassime Fofana
Manifs d’enseignants : ça chauffe à Conakry, Forécariah et Labé
