Les travaux de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale ont débuté ce vendredi à Conakry. Les députés devront, pendant 90 jours, examiner puis adopter le projet de loi de finances pour l’année 2019.
C’est un discours qui reconnaît les efforts du gouvernement mais qui invite les Guinéens à cultiver la paix, que le président de l’Assemblée nationale a tenu à l’ouverture des travaux de la présente session. Pour Claude Kory Kondiano, chacun doit, en ces moments, modérer le langage pour éviter de mettre à rude épreuve le tissu social déjà fragilisé par les tensions sociopolitiques. «La session s’ouvre dans un contexte d’élections passées et à venir, et qui va très certainement enregistrer, sous peu de temps, l’installation des conseillers communaux. Le contexte est, enfin, dominé par un climat d’incompréhension dans lequel nous baignons actuellement, chose qui peut compromettre l’avenir de nos enfants et le devenir de notre Nation», rappelle le président du parlement. .
Face à la crispation du climat politique, Kory Kondiano exhorte les leaders politiques et les acteurs sociaux à «conduire le dialogue politique avec responsabilité pour faire sauter les obstacles à la stabilité du pays pour sa sécurité et son développement et ce, sans transgresser les dispositions des lois et règlements en vigueur qu’il convient d’appliquer dans toute leur rigueur aux contrevenants».
Le réponse de Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition
La requête du président de l’Assemblée nationale traduit sa volonté de prévenir tout risque de conflit qui pourrait naître de la gestion des prochaines échéances et même de l’installation annoncée des élus locaux. Mais pour le chef de file de l’opposition, la paix ne se décrète pas, elle ne doit pas se limiter aux discours, elle ne doit pas être une «exhortation ». Elle devra se sentir et se ressentir dans les comportements et les actes de tous les jours. «La paix se construit par le respect des lois, par le respect des accords, par le respect du droit des autres. Et c’est là que le régime de M. Alpha Condé faillit toujours». Cellou Dalein Diallo relève également que la mise en place des commissions d’enquête sur les affaires «sulfureuses» à été omise dans le prononcé du discours alors qu’elle figurait à l’écrit. «Jusqu’à présent, toutes les initiatives visant à mettre en place des commissions d’enquête parlementaire sur les dossiers sulfureux que vous connaissez, le président de l’Assemblée nationale s’est toujours opposé. J’étais très heureux de voir dans le discours écrit que cette fois-ci, il s’engageait à faire en sorte que ces commissions de contrôle parlementaire soient mises en place. Mais dans la lecture, il a complètement évité de lire cette partie», fait-il remarquer.
ISC