Elle était l’un des fleurons parmi les nombreuses unités industrielles de Guinée. Salguidia est à l’arrêt depuis plusieurs années maintenant. Et après de multiples efforts, une nouvelle annonce de sa reprise s’accueille avec interrogations.
C’est peut-être, pour Salguidia, la fin proche de plusieurs années d’arrêt. La reprise de l’usine de jus d’ananas pourrait intervenir les prochains jours, si l’on en croit le compte rendu du Conseil des ministres de ce jeudi 11 mai 2017. Le compte rendu précise, en effet, que le Président Alpha Condé « a instruit le Ministre en charge de l’Industrie de procéder à un suivi rigoureux des différentes offres de reprise des unités industrielles revenues dans le portefeuille de l’Etat ». Parmi ces unités industrielles, Salguidia semble retenir l’attention du Chef de l’Etat, Alpha Condé, qui a « ordonné la sécurisation du site en vue d’une prochaine reprise ». Comme pour exaucer le vœu de leur patron, les ministres ont également décidé de faire arrêter immédiatement toute activité d’occupation du site agro-industriel, situé à Mafèrinyah, dans la préfecture de Forécariah.
Un bel acte, pourrait-on être tenté de conclure. Sauf que ce n’est pas la première fois que les mesures concernant la relance de cette usine sont annoncées. Il y a presqu’une année, jour pour jour, le même conseil statuait sur le sort de l’ancien fleuron de l’industrie guinéenne, vieux de plus de 40 ans. Il avait été décidé, on se rappelle, de l’auditer et de la relancer. Un plan dans ce sens avait même été soumis par le Ministre de l’industrie, Boubacar Barry. Il comportait, entre autres, la convocation d’une Assemblée générale des actionnaires, l’accélération du processus d’audit technique et financier, la sécurisation des actifs et la mise en place d’un Comité interministériel qui devait élaborer un plan transitoire de relance des activités de la société. Quelques temps après, c’est le Chef de l’Etat, lui-même, qui s’était rendu sur place pour rappeler sa détermination et celle de son gouvernement à remettre en marche les machines de Salguidia le plus rapidement possible. Mais plusieurs mois plus tard, c’est toujours le statu quo. La reprise tarde encore et ne semble exister que dans les effets d’annonce. Au grand dam des nombreuses familles de paysans et d’agriculteurs qui vivaient directement de cette usine et des travailleurs qui sont en chômage technique depuis plus d’une décennie. Pour tous ceux-ci, l’espoir d’une relance de l’usine Salguidia s’étiole de jour en jour. Au gouvernement de raviver la flamme et de montrer que cette fois, c’est la bonne.
Camara Ibrahima Sory