28 septembre 1958-28 septembre 2018, cela fait 60 ans que la Guinée a dit non au référendum proposé alors par la France. Un geste que certains historiens voient comme un symbole et un acte courageux de la part du pays à prendre son destin en mains et à faire face à une puissance coloniale.
Pour ces historiens, la force du vote de la Guinée ce 28 septembre 1958 était surtout le peuple. « Ce n’est ni Sékou Touré ni aucun de ses alliés, mais c’est le peuple même qui voulait divorcer d’avec le joug colonial et recouvrer sa liberté et sa dignité que la colonisation et les oppresseurs ont bafouées. C’est pourquoi, en ce jour, l’échec n’était pas prévisible. Le vote à été massif plus de 1.136.624 oui dont 95% contre 56.981 non», explique Amara Touré.
Pour cet historien, si on regarde le fond du discours du président Touré et celui de son allié, Saifoulaye Diallo, le grand point de concordance s’inscrivait dans la lutte que nous menons aujourd’hui. Peut-être, la seule différence est que l’un c’est Etat- Etat et l’autre c’est population- Etat. «Les crises politiques, économiques et sociales qui sécouent l’Afrique et la Guinée en particulier sont l’essence d’une injustice et d’une inégalité. Ce qui fait que chaque fois le peuple se soulève contre ces types de pratiques. Alors pourquoi les gens mettent le retard de la Guinée sur le « Non » des peuples de 58 alors que les mêmes combats sous d’autres formes se poursuivent?», s’interroge-t-il. Selon l’historien , notre pays a été trahi par les autres. « Parce que les autres présidents africains ont demandé à Degaulle de commencer par la Guinée et que la décision que prendrait Sékou Touré, que ce serait ça. Mais quand on a voté »non », ils n’ont pas suivi le pas».
Au moment où la Guinée célèbre le soixantième anniversaire de son NON, les historiens appellent à une prise de conscience collective et à une considération profonde des valeurs qui ont permis, à cette époque, à la Guinée, de triompher sur le plan international.
Gassime Fofana