Loi rectificative des finances 2018 : voici les prévisions « pessimistes » d’un économiste

C’est la semaine dernière que les débats sur la loi de finances rectificatives a pris fin au Palais du peuple. Après plusieurs jours d’examen, les spécialistes dressent le bilan et les statistiques, mais aussi l’impact de ce projet sur la vie des citoyens et les politiques de développement.

Baisse des recettes et des dépenses. C’est l’aperçu général que donne la loi de finances rectificatives. Pour les économistes, c’est un mauvais départ. « Globalement, la loi rectificative des finances a présenté un déficit plus profond que le loi initiale. Cette dernière avait dégagé un déficit budgétaire de 11% alors que la loi rectificative est à 13%. Déjà ça commence mal. Le second élément c’est au niveau des prévisions des recettes. Cette disposition des recettes a baissé également de 7.2% et il en est de même pour la dépense qui a baissé de 6.22%. Ces données montrent à suffisance que la situation de nos finances publiques reste très préoccupante. Surtout que la pression fiscale envisagée dans la loi de finances initiales était de 15.77% et cette pression est ramenée à 13.36%. Ça veut dire que notre effort d’accumuler baisse de manière drastique», explique Dr Makanera Kaké, spécialiste des Finances publiques.
Pour Dr Kaké, il faut insister, dans les pays de la sous-région, sur les recommandation du fonds monétaire international(FMI) autour de 2020, nous devons être à 20%. « Cette année, le Sénégal est à 17%, les prévisions pour la Cote d’Ivoire en 2019, elles seront à 20%, la Guinée nous étions à 16% en 2015 au lieu d’avancer nous régressons. On est à 13.36%. Cela veut dire que d’années en années, notre capacité de mobilisation de recettes baisse. Et si les recettes baissent, automatiquement les dépenses doivent baisser. Ce qui n’est pas bon pour le développement », ajoute-t-il.
Quelles conséquences de ce déficit financier ?
Globalement, il y a problème, reconnaît l’expert. Et cela impacte nécessairement le niveau de vie des citoyens ainsi que toutes les pistes de développement en cours. « D’abord, conséquence directe, tout ce qui est prévu pour le social, l’investissement ne sera pas au rendez-vous. Ça c’est le premier aspect. L’Etat va faiblement investir. Le second, le social quand vous regardez, le niveau de transfert baisse pour les années et l’Etat ne pourra pas faire face à ses obligations. Et si cela continue, on ne sait pas quel budget on aura en 2019 ? Parce que tout laissé à croire que le budget de 2019 sera un budget d’austérité car dès que les dépenses baissent, cela veut dire que c’est un budget d’austérité. Et si on dépense moins, on reçoit moins, cela veut dire on s’appauvrit», conclut-il.
                                              Gassime Fofana

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