Algérie: que signifie le limogeage du général responsable de l’enquête sur la cocaïne?

Le général-major Mohamed Tireche, chef de la direction centrale de la Sécurité de l’armée algérienne, responsable de l’enquête sur la cocaïne saisie le 29 mai à Oran, a été démis de ses fonctions ce 22 août par le Président Bouteflika. Selon un officier des renseignements algériens, ce départ n’a aucune relation avec l’enquête susnommée.

Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika a limogé, ce 22 août, le général-major Mohamed Tireche, le chef de la direction centrale de la Sécurité de l’armée (DCSA), et le général Benattou Boumediene, le Contrôleur général de l’armée, selon la chaine satellitaire Ennahar TV.
Selon la même source, le général Belmiloud Othmane, le directeur du Centre principal militaire d’investigation (CPMI) de Ben Aknoun, et le général-major Hadji Zrhouni, le directeur central de l’intendance au sein de l’état-major de l’armée algérienne, ont été nommés respectivement en remplacement des deux officiers démis cités ci-dessus.
Commentant ce changement à la tête de la DCSA, l’organe de l’armée algérienne responsable de l’enquête sur l’affaire de la saisie, le 29 mai, de 701 kg de cocaïne par les forces navales au port d’Oran, Mohammed Elias Rahmani, ancien officier des services de renseignement algériens (ayant servi au sein de la DCSA) a affirmé à Sputnik que:
«le limogeage du général-major Mohamed Tireche n’obéit à aucune logique visant à porter atteinte à l’enquête [sur la cocaïne, ndlr] qui a pris fin depuis un moment». «Il s’agit d’un départ normal», a-t-il ajouté.
Le 17 août, deux généraux-majors, chefs de régions militaires, ont aussi été limogés par le Président de la République algérienne. Il s’agit d’Habib Chentouf et de Saïd Bey, commandants de la première et de la deuxième région militaire.
Ces deux hauts gradés ont été remplacés par le commandant de l’Académie militaire interarmes de Cherchell, le général-major Ali Sidane, nommé à la tête de la première région militaire, et le général-major Meftah Saouab, le chef de la sixième région militaire, nommé à la tête de la deuxième.

Pour rappel, l’affaire de la saisie de la cocaïne le 29 mai dernier dans le port d’Oran par les forces navales a suscité une vague de changements dans les corps constitués de l’État algérien, touchant en premier lieu la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la gendarmerie nationale pour finir par l’ANP avec le limogeage des généraux Benziane Mokdad et Boudjema Boudouaouer.
À ce sandale qui a ébranlé la société algérienne s’est ajouté, sur la scène politique, l’appel du président du Mouvement de la société de paix, Abderrezak Mokri, à l’armée d’intervenir pour assurer une transition politique, laissant ainsi entendre que l’institution militaire aurait opposé un véto à l’idée d’un 5e mandat du Président Bouteflika, jugé démuni par la maladie.
Face à cette situation préoccupante, aggravée par l’instabilité externe à la frontière Est du pays, partagée avec la Tunisie et la Libye, et à la frontière sud limitrophe avec la région du Sahel, où sévissent des groupes terroristes sur fond d’une grave crise migratoire, le Président Abdelaziz Bouteflika a appelé, le 20 août, les Algériens à créer un front populaire interne pour garantir la stabilité du pays en prenant exemple sur les éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) et tous les autres corps de sécurité.

Sputnik

 

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