Forécariah -Bac 2018 : après la débâcle, l’heure est à la remise en question

Après la proclamation des résultats catastrophes des examens nationaux notamment le Bac, les autorités des écoles dans certaines préfectures commencent déjà à situer les responsabilités et en même temps préconisent des pistes de solutions pour améliorer le niveau dans leurs préfectures respectives. C’est le cas à Forécariah où les autorités tentent désormais de prendre le taureau par les cornes.

Située à 100 kilomètres de Conakry, la préfecture de Forécariah connaît, selon les autorités, un net recul en termes d’apprentissage et du taux d’admission aux examens surtout au baccalauréat unique. Le niveau des élèves baisse d’année en année et cela se ressent sur les résultats qui ne créditent pas la préfecture de bons scores même si une petite embellie à été enregistrée cette année. A l’élémentaire, il y avait 5.170 candidats dont 4450 présents et 1860 admis. Au BEPC , 2.200 candidats inscrits, 1.885 présents et 354 admis. Pour le bac unique, 732 inscrits, 715 présents dont 50 admis. Dans l’ensemble, la préfecture de Forécariah comptait 7.050 candidats dont 2.264 admis, soit 32.11%, selon les chiffres fournis par les autorités locales.
Interrogé sur la situation, le Directeur préfectoral de l’éducation de cette localité estime que même ses prédécesseurs étaient confrontés aux mêmes réalités. «J’ai trouvé une DPE, des enseignants très en situation, mais la dame à qui j’ai succédé m’a dit qu’elle a tout réussi sauf réhausser le taux d’admission. Donc elle m’a demandé humblement d’user de mes forces pour inverser la tendance», explique Youssouf Koulibaly, DPE.
Pour lui, ce faible taux de réussite pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs. «Après les explications de celle à qui j’ai succédé et des consultations, j’ai déduit qu’aujourd’hui, à Forécariah, les parents n’accompagnent pas leurs enfants dans le cadre des études. En général, les parents sont pauvres et ce sont des paysans qui invitent beaucoup plus leurs enfants aux champs que d’aller dans les salles de classes et apprendre. C’est pourquoi le taux d’abandon a été très élevé cette année. Il y a aussi des apprenants eux-mêmes qui, aujourd’hui avec la montée des médias et de nouvelles technologies jouent négativement sur leur niveau justement à cause de la mauvaise utilisation de ces objets. Enfin, il y a le manque de conviction et de niveau de certains de nos collègues enseignants surtout a l’élémentaire qui n’ont pas le niveau requis», dénonce M. Koulibaly.
Face à l’ampleur du phénomène qui se pose désormais en termes de défis, les autorités en charge de l’éducation réfléchissent déjà aux stratégies pour améliorer le niveau des apprenants mais aussi réhausser les statistiques d’admission aux examens nationaux. « J’ai demandé aux directeurs et chefs d’écoles ainsi que leurs collaborateurs de réfléchir et d’analyser les résultats et d’identifier les causes de cet échec massif en vue de faire des proposition de solutions à la DPE et un atelier d’échanges a été prévu dans ce sens», conclut-il.

                                    Gassime Fofana

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