ACTU GUINEENNE : AUTOPSIE D’UN DESORDRE A TOUS LES NIVEAUX

Il y a quelques semaines, le grand « boucantier » DON KASS a été nommé PM au grand dam de ses détracteurs et au grand plaisir de ses admirateurs. Arrivé avec certes une bonne volonté et des projets pleins dans la besace, le PM s’est directement confronté à quatre problèmes, dont deux sont d’une extrême urgence (la rupture du pont de Linsan et le problème des ordures en cette saison pluvieuse), un qui lui montre la réalité du quotidien du Guinéen d’en-bas et le dernier, qui est politique (les sorties médiatiques du Général KONATE, Mohamed Mouctar SOUMAH alias Takana ZION et Elie KAMANO).  (Par Hamidou BAH, Chargé de la commande publique, Consultant international, Spécialiste en Géopolitique)

La rupture du pont de Linsan

C’était dans l’air depuis de nombreux mois déjà et ce qui devrait arriver arriva. Il y a de cela quelques jours le pont de Linsan sur la nationale 1 qui fait office de frontière entre la Basse Guinée et le Fouta a cédé devant le poids de l’âge (construit à l’époque coloniale) et celui des gros porteurs.
Rien d’étonnant car les autorités ont été avertis par les médias depuis plusieurs mois maintenant. Mais le plus effarant dans cette affaire c’est la lenteur, voire le manque de réaction du gouvernement. Ils prennent des avions ou des hélicos pour se rendre à l’intérieur du pays alors que le fonds d’entretien routier (F.E.R.) prélevé sur la vente du carburant est censé financer ce genre de programmes. Mais la réalité est toute autre car les fonds sont «détournés» et personne ne lève le doigt. En Guinée, on fait semblant d’oublier que toutes les infrastructures ont besoin d’entretien, du coup, une fois qu’elles sont construites, on oublie l’entretien et au final elles se dégradent et c’est tout le pays qui se retrouve paralysé. Il faut rappeler que les bouchons et le temps que les opérateurs économiques perdent pour franchir la déviation mise en place comme solution alternative, impactent lourdement l’économie du pays qui est déjà très exsangue.

La gestion des ordures

Dans un monde civilisé, il est impensable qu’une capitale puisse être aussi sale que Conakry. Le seul pays du globe où les ordures provoquent la mort, c’est la Guinée. Le gouvernement n’a aucun projet à long terme pour résoudre le problème et tous les ans c’est bis repetita. La décharge de Dar Es-Salam ne peut plus contenir les milliers de tonnes d’ordures produites quotidiennement à Conakry. Résultats, toutes les artères de la capitale sont devenues des dépotoirs d’ordures et ce, jusqu’aux portes du Palais présidentiel.
La solution la plus appropriée serait d’abord de mettre en place un incinérateur pour que la majeure partie des ordures soit incinérée, ce qui pourra soulager grandement la seule décharge existante. Ensuite, il faut ouvrir une décharge entre Coyah et Kindia avec une capacité d’une ville d’au moins cinq millions d’habitants et enfin multiplier la sensibilisation de la population sur les effets néfastes des ordures.
Aussi, il faudra signer des contrats avec des entreprises spécialisées dans la collecte et le traitement des ordures. Avec une approche juridique comme les régies ou des délégations de service public. Mettre des grandes poubelles au niveau des grands carrefours pour faciliter la collecte.

Les délestages du courant électrique

Les délestages constituent un problème pour bon nombre de pays africains. Mais là où la Guinée se démarque c’est le fait d’avoir la grande majorité des cours d’eau importants de la sous-région ouest-africaine et ne pas les mettre en valeur en les exploitant intelligemment. Jusqu’à présent les différents projets de barrages hydroélectriques se sont révélés insuffisants voire des échecs criants. De Garafifi à Kaléta en passant par Kinkon, on nous a vendu du rêve en disant qu’avec Kaléta, la Guinée allait exporter du courant… (SOBOTY) alors que le pays est plongé dans le noir depuis mathusalem.
Si tous les cadres véreux ont des solutions alternatives privées (groupes électrogènes), le PM quant à lui s’est confronté à la réalité en ce mercredi 27 juin 2018. Venu présenter son programme devant les parlementaires, c’est en ce moment que le courant électrique a décidé de lui fausser compagnie. Comme si de rien n’était, le Premier ministre marque une pause pour prendre un verre d’eau. ‘’Ça marche ?’’, demande-t-il à l’assistance, en tapotant le micro. ‘’Parce que (…), ça marche ?’’, cherche-t-il encore à savoir, sourire aux lèvres.
Le ridicule ne tue pas, la honte non plus, mais ce qui s’est passé ce jour-là au palais du peuple devrait interpeller ce nouveau PM ainsi que son gouvernement pour engager des réformes adéquates dans tous les secteurs et mettre en place des outils concrets pour mettre fin à cette galère quotidienne.

Les sorties médiatiques de certaines personnalités

On est à moins de deux ans de la présidentielle 2020 qui va marquer la fin du deuxième mandat de notre KORO NATIONAL. Les spéculations vont bon train au sujet de la révision ou non de la constitution afin qu’il fasse un troisième mandat. Devant le refus de l’intéressé de clarifier sa position sur la question, corrélé avec les annonces du Président  du Niger qui a décidé ne pas se représenter en violant la constitution, KORO ALPHA garde le silence. Les Guinéens, amateurs de rumeurs de tous genres, ont fini par déduire que le PRAC a des velléités « troisèmemandistes ».
C’est dans cet imbroglio politique que le Général Sékouba KONATE a été invité à Espace TV pour dire ses vérités, dénoncer et « menacer ». Certains observateurs qualifient de scandaleux et dénués de vérité les dires de l’ex-dirigeant de la transition. D’autres en revanche prennent au sérieux tout ce que le général a dit. Il faut reconnaitre que certaines parties de ce qu’il dit sont des secrets de polichinelle.
Du coup, qu’on soit de la mouvance ou de l’opposition, on affute ses armes pour 2020 car le général a prévenu qu’une révision de la Constitution n’est pas envisageable. Comprendra qui pourra les non-dits de cette expression…. Nous on va attendre pour voir.

Pour finir, vu que tous les quartiers de conakry ont des universités privées qui forment des cadres sans niveau réel, tous les courants religieux et toutes les grandes familles se réclamant de la noblesse vont présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2020.
Pour le Mouvement Rasta de Guinée (MOURAG), les candidats déclarés sont TAKANA ZION et Elie KAMANO. On est en attente pour les candidats des wahhabites, des sunnites, des évangélistes, des témoins de Jéhovah, de la famille Bangoura, des Diallo, des Kaba de Kankan, des Baldé de Tougué, des Pivi ….
IL NE ME RESTE PLUS QU’A SOUHAITER BON COURAGE ET BONNE CHANCE AU PM DON KASS DEVANT CES PROBLEMES QU’IL DOIT GERER EN URGENCE. (Si seulement je pense qu’une augmentation du prix du carburant est à venir dans les prochains jours, je n’aimerais pas être à la place des gouvernants guinéens actuellement. Mais bon, vu que le Guinéen est docile, ça va passer sans faute. N’NOUN GALANYI.

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