Avant son déplacement en Autriche, Vladimir Poutine a déclaré aux médias du pays que la Russie n’avait aucune envie de semer la discorde au sein de l’UE, et voulait au contraire que cette dernière, qui est son partenaire commercial principal, soit unie et prospère.
L’idée selon laquelle la Russie tenterait de désunir l’Europe est actuellement imposée aux Européens avec une force incroyable. Pour les principaux médias anglophones, cette thèse s’impose avec la même évidence que celle selon laquelle Moscou aurait tué le blogueur Babtchenko, empoisonné l’espion Skripal et abattu le Boeing malaisien.
Le théâtre des campagnes antirusses était assez vide après que les Malaisiens ont refusé d’accepter la piste «russe» de la tragédie du vol MH17. C’est pourquoi les principaux médias occidentaux se sont accrochés avec tellement de joie au meurtre atroce du blogueur à Kiev. Leurs tentatives acharnées de médiatiser cette victime pendant toute la journée — cela ressemble au «garçon syrien empoisonné» à bien des égards — expliquent le caractère si aigu de la réaction des mêmes médias qui ont appris le lendemain matin qu’ils avaient été victimes de l’imagination impitoyable des Ukrainiens.