Le samedi 17 mars 2018, une équipe de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) composée d’agents du Corps des Conservateurs de la Nature a procédé à l’arrestation de deux jeunes étudiants guinéens pris en flagrants délit de détention, circulation et commercialisation d’un céphalophe à flanc roux, espèce animale partiellement protégée par le code de faune et règlementation de la chasse mais aussi par la Convention de Washington. Les interpellés ont été conduits à la Direction Nationale des Eaux et Forêts, autorité compétente en la matière.
C’est à la suite d’une publication sur le réseau social Facebook relative à la vente d’un céphalophe à flanc roux, images à l’appui que les autorités en charge de la conservation des ressources naturelles ont été alertées. Ainsi, le projet GALF, connu pour ses expertises dans la planification des opérations, rédaction des procès verbaux, suivi juridique et judiciaire jusqu’à l’obtention des décisions de justice sur toutes les formes de criminalité faunique, a été saisi.
Grâce donc à cette franche collaboration entre le projet GALF et les autorités du Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts, M. Abdoul Salam Condé et M. Mohamed Kourouma tous étudiants de leur état, ont été mis aux arrêts le samedi 17 mars 2018 à Foulamadina, un quartier situé dans la commune de Ratoma. Ils sont été pris en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation d’un céphalophe à flanc roux vivant, espèce animale partiellement protégée par le code de faune et règlementation de la chasse mais aussi par la Convention de Washington.
Selon nos informations, l’animal aurait été capturé à Douako, dans la préfecture de Kouroussa, ville située à 555 km de Conakry et acheté par l’un des étudiants parti pour une compétition sportive des jeunes ressortissants de la localité. Selon les mêmes sources, Abdoul Salam Condé serait celui qui a posté les photos de l’animal sur la toile dans l’intention de trouver un acheteur potentiel en toute violation de la loi en vigueur.
Informé de l’interpellation de ses deux jeunes frères, le présumé propriétaire de l’animal M. Elhadj Ibrahima Sory Condé s’est rendu dans les locaux de la Direction Nationale des Eaux et Forêts où il sera par la suite mis en garde à vue.
Quant à l’animal, il a été grâce au soutien technique et logistique de GALF, conduit au Parc National du Haut Niger pour une éventuelle relaxe.
Il faut noter que la Convention de Washington, appelée aussi CITES (Convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de la flore sauvage menacée d’extinction) fait partie intégrale des Accords Multilatéraux sur l’Environnement (AME). Elle est ainsi l’un des outils internationaux qui s’ajoute à la loi nationale pour aider les gouvernants des Etats Africains membres à lutter contre la criminalité faunique sous toutes ses formes. La Guinée est toujours sous la sanction de la CITES en mars 2013 et présentée comme une plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest.
A rappeler que le commerce illégal d’espèces sauvages est un crime organisé transnational. Il occupe le 4 ème rang du commerce illicite dans le monde, amassant des bénéfices d’environ 20 milliards de dollars chaque année.
Fatou Kourouma