Alors que la dernière décision des autorités pour faire libérer les emprises des routes semblait draconienne voilà que les voiries de la capitale guinéenne sont à nouveau occupées de façon anarchique. Conséquences, les risques d’accidents et la fragilité des activités socioéconomiques.
Marchands ambulants, vendeuses sur étals ou mauvais stationnement de véhicules en vieil état. Les routes de Conakry renouent avec des pratiques longtemps combattues mais jamais vaincues. Une situation qui crèvent les yeux et qui engendrent le plus souvent accidents de circulation et affectent le niveau économique et social. «Dans presque toute la capitale, il y a une reprise des occupations anarchiques par certains citoyens notamment les vendeurs et les vendeuses, constate Moussa Condé, sociologue. Et pourtant, poursuit-il, ces derniers temps, il y avait de la fluidité sur les routes et les énormes embouteillages auxquels sont confrontés les citoyens avaient drastiquement diminué.» Pour lui, la reprise de ces occupations anarchiques de chaussées entraîne des conséquences incalculables. « Cela freine les activités économiques. C’est-à-dire les échanges seront en baisse et cela joue sur le rendement des travailleurs qui passent beaucoup de temps dans les embouteillages avant d’arriver à leur service».
Ce n’est pas la première fois que les autorités prennent la décision de dégager les abords des routes. Mais après un moment de rigueur, le laxisme s’installe et les services d’ordre renoncent à appliquer la mesure. Conséquences, les rues sont prises d’assaut avec des risques d’accidents toujours aussi importants. «La libération des emprises par les vendeurs passe nécessairement par la délocalisation des marchés loin de la rue. Parce qu’en général, des encombrements, des embouteillages sont en grande partie liés à l’occupation anarchique. Ce qui à son tour entraîne l’étroitesse de la route. Parce que les vendeurs viennent occuper une partie et les véhicules ne peuvent pas circuler normalement. Donc l’État doit envisager de trouver un marché loin des routes. Sans quoi, on a beau déguerpir les gens, ils reviendront», propose Aly Doumbouya, ingénieur.
Gassime Fofana