Zéro: c’est le nombre de médailles récoltées par les athlètes de Corée du Nord à Pyeongchang (en Corée du Sud). Il s’agissait pourtant de la plus grande délégation nord-coréenne pour des Jeux Olympiques d’hiver. Pour les régimes fascistes et communistes, des résultats sportifs médiocres sont perçus comme une trahison du régime.
En Corée du Nord, sous le règne de la dynastie Kim, les exemples ne manquent pas. NPR ( un site d’informations, Ndlr) se souvient que l’équipe de football nord-coréenne avait atteint les quarts de finale du Mondial 1966 après un succès inattendu contre l’Italie.
Sortis de la compétition par le Portugal emmené par un Eusébio au sommet de son art, les joueurs avaient été relogés de force ou même emprisonnés à leur retour en Corée du Nord.
Famine, torture et travaux forcés
Pak Seung Zin, l’un des footballeurs, avait évoqué la famine, le travail forcé, la torture et les exécutions dans les camps de prisonniers. Il avait détaillé son calvaire dans les mémoires écrites par un ex-prisonnier Chol-hwan Kang: « The Aquariums of Pyongyang ».
D’après Radio Free Asia (RFA), qui se base sur des « sources bien informées », Kim Jung Hun, l’ancien coach de la Corée du Nord, avait été condamné aux travaux forcés après l’élimination de son équipe au premier tour du Mondial 2010.
Pyeongchang, le couple de patinage artistique, formé par Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik, a obtenu le meilleur résultat, en terminant 13e avec un record personnel de 184,98 points. Les skieurs alpins et de fond ont été tous largement surclassés dans leurs courses respectives.
Deux médailles dans son histoire
En patinage de vitesse, Choe Un-song, touché à la cheville, n’est pas parvenu à passer les séries éliminatoires sur le 1.500 mètres. Parmi les douze joueuses nord-coréennes de hockey sur glace, seules cinq d’entre elles ont chaussé les patins. Hier, cette équipe inédite n’a pas fait le poids contre la Suède (6-1) lors de la rencontre pour la septième place.
La Corée du Nord avait remporté une médaille d’argent et une autre en bronze lors des JO d’hiver en 1964 et en 1992.
« Public shaming »
« D’ici une semaine, nous recevrons probablement des rapports des athlètes sanctionnés parce qu’ils n’ont pas montré au monde à quel point le régime est bon », a indiqué Jacob Kovalio, un expert de la région asiatique à l’université de Carleton.
Pour être plus précis, les athlètes et leurs entraîneurs devront subir différentes séances de « honte publique ». Ils seront critiqués et devront présenter leurs excuses devant un groupe de personnes. Un processus qui peut durer des heures et qui sera répété tous les trois ou quatre jours.
Des sanctions encore plus sévères
Kim Jong-un accorde beaucoup de valeur à ce public shaming. En Corée du Nord, personne n’est épargné par cette pratique: les étudiants, les ouvriers et même les politiciens. Des punitions supplémentaires peuvent être imposées par le dictateur nord-coréen.
D’après Choi Hyun Mi, un boxeur qui a fui vers la Corée du Sud, des sanctions plus sévères sont réservées aux athlètes qui ont été battus par des sportifs japonais, sud-coréens et américains.
7sur7.be