Monde : des survivants d’un massacre au Liberia saisissent la justice américaine

Quatre survivants d’un massacre dans une église où 600 personnes ont été tuées en juillet 1990 lors de la guerre civile au Liberia ont déposé un recours lundi aux Etats-Unis contre l’homme qu’ils accusent d’être responsable de l’opération. 

 

La plainte, déposée auprès d’une juridiction de Philadelphie, accuse Moses Thomas, un colonel qui, dit-elle, dirigeait l’unité anti-terroriste de l’armée, d’avoir dirigé cette tuerie.

Moses Thomas est entré aux Etats-Unis dans le cadre d’un programme d’immigration d’aide aux victimes du conflit. Il vit maintenant dans la banlieue de Philadelphie, indique le recours.

Ces accusations sont « absurdes » a déclaré Moses Thomas à la BBC, selon un article diffusé sur le site web de la radio-télévision publique britannique.

Le massacre du 29 juillet 1990 a été l’une des plus graves atrocités commises contre des civils durant la guerre civile au Liberia qui a duré 14 ans pratiquement sans discontinuer avant de prendre fin en 2003.

Ce 29 juillet, plusieurs centaines de familles fuyant les violences qui ravageaient Monrovia, la capitale libérienne, s’étaient réfugiées dans l’église luthérienne St. Peter, un centre d’accueil de la Croix-Rouge.

Selon la plainte, Moses Thomas a ordonné à 45 militaires d’entrer dans l’église et d’ouvrir le feu sans discrimination. Les soldats ont ensuite utilisé des machettes pour achever ceux qui n’étaient pas encore morts. Certaines personne ont pu survivre en se cachant sous des cadavres.

Si le recours est déclaré recevable, les plaignants ne pourront obtenir qu’une compensation financière. Les avocats des victimes soulignent qu’il n’y a jamais eu de tribunal chargé d’enquêter sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis pendant la guerre civile au Liberia.

« Des cas comme celui-ci devraient être jugés dans les pays où les crimes ont été commis », déclare Nushin Sarkarati, avocat pour le Centre de la justice et de la responsabilité, qui représente les quatre plaignants, dans un communiqué.

« Parce que cela n’est pas possible au Liberia, les victimes doivent faire en sorte de faire juger les auteurs dans les tribunaux des pays où ils ont choisi de se cacher. »

Reuters 

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