Le secteur éducatif guinéen est toujours loin d’échapper à de nouvelles grèves. Aujourd’hui, les candidats et les parents d’élèves expriment leurs inquiétudes et interpellent l’Etat.
C’est, certes, un secteur qui regorge d’importantes ressources humaines et forme la main d’œuvre locale, mais c’est sans doute, aujourd’hui, l’un des secteurs les plus paralysés par les imbroglios et les différends entre gouvernement et syndicats. Une nouvelle montée de ton qui devra se matérialiser le 12 février prochain par une grève générale illimitée à l’appel du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée. Un mouvement qui n’est pas du goût de certains élèves. « Déjà, depuis le début des campagnes, certains de nos professeurs ne viennent plus. Et à l’ouverture des classes, nous avions perdu presque trois semaines qui n’ont pas été rattrapées. Avec tout ceci, on apprend qu’une nouvelle grève est prévue pour le 12 février. On ne sait plus quoi faire parce que nos programmes sont bâclés à cause des crises qui secouent ce secteur », s’inquiète Mariame Camara, candidate au Bac.
Moussa Traoré, qui s’apprête pour le BEPC, impute cette situation à l’insouciance des acteurs. « Nous étudions dans des conditions difficiles. Et avec tout cela, notre avenir est perturbé par les crises et les garants de cet avenir ne s’en soucient guère. C’est vraiment méchant », peste-t-il. Une détermination soutenue par certains parents d’élèves. C’est le cas de Fatoumata Yarie Sylla, vendeuse au marché d’Enta, dan la commune de Matoto. «Dans ce pays, nos enfants sont victimes d’injustice. Et chaque année, leur avenir est piétiné par ceux-là mêmes qui sont censés nous aider », regrette-t-elle avant de menacer : «mais cette fois, nous voulons mettre fin à cela. C’est pourquoi j’invite tous les parents d’élèves à rallier la cause pour dire non à tous ceux qui veulent bafouer l’avenir de nos enfants alors que les leurs étudient dans des grandes écoles à l’Etranger».
Gassime Fofana