Depuis l’élection de Donald Trump, la côte de la politique américaine est au plus bas dans le monde entier, d’après un sondage réalisé par l’Institut Gallup. Plusieurs régions du monde préféreraient un «leadership» chinois ou allemand, selon un expert chinois.
Le sondage annuel réalisé par l’Institut Gallup dans 130 pays du monde a prouvé que seuls 30% des pays approuvent le travail des dirigeants américains. A titre de comparaison, en 2016, ce chiffre était de 48%. Le vice-directeur du Centre de recherches de la sécurité régionale au sein de l’Académie des sciences chinoises, Yang Danzhi a expliqué à Sputnik pourquoi les Etats-Unis commencent à perdre le rôle de leader mondial, bientôt remplacés par la Chine ou l’Allemagne. Selon lui, la Chine est beaucoup plus attractive pour les pays d’Asie qui voudraient la voir dans le rôle de leader mondial. «Le principe, déclaré par Trump annonçant l’Amérique par-dessus tout, consiste à réduire les dépenses américaines dans le domaine des relations internationales. A cet égard, les alliés ont commencé à douter de la capacité des États-Unis à respecter leurs engagements et à prendre la responsabilité dans les affaires internationales. (…) La Chine, par contre s’est montrée comme un leader actif qui a assez de courage pour prendre des responsabilités internationales», a indiqué le spécialiste.
Par contre, en Europe, la Chine est devancée par l’Allemagne. C’est naturel, car est conforme à la logique de l’évolution des processus internationaux, estime l’expert chinois. «Tout d’abord, l’Allemagne est le leader du développement économique en Europe, un pays possédant une gestion efficace. Dans les affaires internationales, l’Allemagne a toujours son opinion qu’elle est prête à défendre. Les technologies dernier cri et la production de grande qualité allemandes sont réputées dans le monde entier. Pourquoi l’Allemagne gagne-elle de la popularité en Asie? Il est important de savoir que le pays est géographiquement éloigné, ce qui veut dire qu’il n’a pas de revendication territoriale dans la région. La Chine, par contre, en a. Aussi, certains pays asiatiques redoutent-ils le renforcement de la Chine. Tandis que l’Allemagne est un pays fort, mais non asiatique. C’est ça, son avantage», a conclu l’expert.
Lors de sa campagne présidentielle, Donald Trump avait promis de rendre sa grandeur à l’Amérique et de placer, au-dessus tout, les intérêts américains en politique extérieure. Trump a refusé de faire participer les Etats-Unis à plusieurs projets internationaux, dont le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) et l’accord de Paris sur le climat. Les relations des États-Unis avec leurs voisins les plus proches, le Canada et le Mexique, ne sont pas faciles non plus. Trump ne cesse de répéter que la meilleure solution pour son pays est de quitter l’Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA). Le Mexique est préoccupé par la promesse de Trump de faire construire un mur le long de la frontière et de faire payer la construction à Mexico.
Les États-Unis perdent aussi leurs positions en Asie. L’abandon par Washington de l’accord de partenariat transpacifique (TPP) a affaibli cette zone de libre-échange et a rendu possible la naissance d’un autre accord, le Partenariat économique régional global (RCEP), soutenu activement par la Chine. En outre, la rhétorique agressive de Trump visant la Corée du Nord préoccupe sérieusement les pays asiatiques.
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