Dans les pays d’Afrique notamment en Guinée, les maisons de détention ne répondent généralement pas au respect des Droits de l’Homme. Cette situation provoque des problèmes sanitaires chez certains prisonniers.
Ils sont nombreux ces prisonniers politiques ou socio-économiques qui vivent dans des mauvaises conditions en Guinée. La plupart des maisons de détention n’obéissent pas aux normes internationales dans le cadre du respect des droits de l’Homme. « D’abord, c’est un problème de conception. En Afrique et la Guinée en particulier, on pense que la prison est une maison des animaux. Donc qu’on doit faire à l’image des taudis d’animaux. Ensuite, plusieurs personnes pensent qu’un prisonnier, c’est une autre personne maintenant, quelqu’un qui ne mérite plus de vivre dans la société. Enfin, pour beaucoup d’autres, un prisonnier n’a pas droit à la belle vie à partir de sa cellule », explique Moustapha Diallo, professeur de droit.
Ensuite, dans les prisons de Guinée, les mesures d’hygiène ne sont pas respectées. « Déjà, plusieurs prisonniers passent tout leur temps de détention par terre. C’est là qu’ils font tous leurs besoins et c’est là qu’ils dorment également. Donc ces maisons renforcent des conditions de détention déjà cruelles. En plus de cela, ils sont dans les cellules comme les boites de sardines », ajoute-t-il. Conséquemment, l’absence des maisons de détention dignes de nom fait en sorte qu’aujourd’hui, plusieurs prisonniers sont exposés au risque de certaines maladies. « Il faut oser dire que l’environnement dans lequel vivent les détenus dans notre pays est malsain. Pour s’apercevoir, il suffit de se rendre dans certaines prisons, vous saurez que les prisons dégagent des odeurs pestilentielles. Dans ces conditions, la santé mentale et physique du prisonnier serait compromise. C’est pourquoi d’ailleurs, certains qui sortent dans les prisons en Afrique, ne peuvent plus se retrouver le bon sens de la vie. Parce que la nature de nos prisons est vraiment inappropriée ».
Face à la dégradation de ces conditions de vie, le juriste propose qu’on humanise un peu plus ces conditions de détention. « La prison est une maison de correction et de prise de conscience afin que les détenus changent positivement. Dans la plupart des prisons occidentales, il y a des mesures hygiéniques conséquentes ; les prisonniers peuvent suivre les informations à partir de la cellule à travers, par exemple, la télévision. Des espaces de récréation et de culture sont bien aménagés pour permettre à chacun de s’épanouir et de prendre conscience. Et il y a un service médical, alimentaire bien organisé et même un service psychologique qui passe pour examiner l’état mental des gens en vue de les remettre dans la société, pour travailler au développement de celle-ci. Parce que nul n’est né délinquant ou criminel. C’est la société ou l’injustice qui transforme parfois certains en démons », conclut-il.
Gassime Fofana