Dans une vidéo diffusée par Boko Haram, 14 présumées lycéennes de Chibok déclarent refuser de rentrer chez elles.
« Nous sommes les filles de Chibok. […] Par la grâce de Dieu, nous ne vous reviendrons pas. » Dans une nouvelle vidéo de propagande, diffusée lundi 15 janvier par le groupe djihadiste nigérian Boko Haram, 14 présumées lycéennes de Chibok, dont l’enlèvement de masse il y a presque quatre ans avait déclenché l’indignation du monde entier, déclarent refuser de rentrer chez elles.
« Nous plaignons les autres filles de Chibok qui ont choisi de retourner au Nigeria. Dieu vous a bénies et vous a amenées au ‘Califat’ […] mais à la place, vous avez choisi de retourner dans la mécréance », y déclame une des jeunes filles, à propos de ses camarades libérées par Boko Haram en mai dernier.
Sur la vidéo de 21 minutes, trois jeunes femmes apparaissent avec des nourrissons dans les bras.
C’est la première vidéo de ce genre, diffusée par le groupe djihadiste depuis le mois de mai, lorsqu’une jeune femme affirmant être une des 219 lycéennes enlevées en avril 2014 dans l’Etat du Borno, était apparue brandissant une arme et déclarant elle-aussi refuser de rentrer chez elle.
Aucun élément n’indique quand et où ce message a été enregistré, ni si les personnes présentes le sont sous la contrainte. Mais la plupart d’entre elles, vêtues de longs hijabs bleus ou noirs, affichent des visages fermés, les yeux baissés, évitant de regarder la caméra.
Dans un autre passage, la jeune fille, qui alterne entre le haoussa et le langage local chibok, s’adresse aussi aux parents des lycéennes :
« Vous devez vous repentir […] les flammes de l’enfer sont votre destin si vous ne vous repentez pas, car Allah nous a créés pour que nous l’adorions. »
Elle remercie également le chef du groupe djihadiste, « notre père Abubakar Shekau, qui nous a mariées. Nous vivons dans le confort. […] Abubakar Shekau est notre chef. »
« Nous leur permettons de partir »
Donné plusieurs fois pour mort par les autorités nigérianes, le leader sanguinaire du mouvement terroriste nigérian, Abubakar Shekau,apparaît lui aussi sur la vidéo, tirant avec une mitrailleuse lourde avant de délivrer un sermon décousu d’environ 13 minutes, assurant que les filles ont « compris la folie » de l’éducation laïque.
« Allah nous ordonne soit de retenir prisonnier, de libérer sans condition ou d’échanger les otages que nous capturons […] celles qui préfèrent rester des infidèles et retourner chez leurs parents, nous leur permettons de partir, selon ce qu’Allah nous commande », affirme avec provocation le chef djihadiste avant de s’en prendre au président Muhammadu Buhari et aux autres chefs d’Etats de la région.
Avec l’AFP