Bien que lui-même ne se soit pas encore officiellemment prononcé, son parti s’oppose farouchement à la vente aux enchères des biens de l’ancien président gambien en exil en Guinée équatoriale.
Le porte-parole de l’Alliance pour la réorientation patriotique et la construction (APRC), parti de Yahya Jammeh estime que la vente aux enchères du bétail et d’autres biens de l’ancien président ordonnée par la Commission d’enquête est illégale. « Je suis déçu des méthodes de la Commission Jammeh, car elle va au-delà de son mandat et porte atteinte aux articles 200, 201 et 202 relatifs au droit de propriété tel qu’expliqué dans la Constitution de notre pays », a récemment déclaré Seedy Njie à The Gambian Standard.
Une sorte de réaction et d’opposition à la vente programmée des biens de l’ancien chef de l’Etat gambien. La semaine dernière, la Commission d’enquête mise en place en juillet 2017 sous l’impulsion du président Barrow afin de mener des investigations sur le patrimoine de Yahya Jammeh avait annoncé procéder le 3 janvier à une séance de vente publique des biens de Jammeh.
Et jugeant illégale la procédure, Seedy Njie n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour assimiler l’opération au « vol », car a-t-il expliqué dans une radio locale, « c’est un ordre illégal ».
Ce que dément la commission dite Jammeh. « La Commission travaille de manière à harmoniser ses procédures avec celles de la justice pour que la légitimité et la légalité de nos procédures ne soient pas mises en cause. La Commission ne subit aucune pression, politique ou autre, pour annuler sa décision», a déclaré une source proche de la Commission à The Standard.
Des sources proches rapportent par railleurs que la vente publique des biens de Jammeh aurait été reportée sine die officiellement pour des besoins de « rationalisation » de l’opération.
La polémique sur le sort à réserver aux biens de Jammeh ne vient que de commencer et pourrait donner du grain à moudre à l’APRC, aujourd’hui parti d’opposition en Gambie. Quitte à sortir de sa réserve celui qui avait pourtant reconnu sa défaite électorale avant de revenir sur sa décision. Et qui par la suite a été contraint par les forces régionales de sécurité de quitter le pouvoir qu’il a géré pendant près de deux décennies.
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