Comme à la fin de chaque année, Alpha Condé vient d’accorder sa grâce à des détenus. Une remise totale de peine pour ces condamnés qui le sont pour des infractions de droit commun. La nouvelle est célébrée par les parents des bénéficiaires ainsi que par les hommes de droit dont certains estiment qu’il faudra désormais élargir la mesure.
Le cadeau d’Alpha Condé ou la main de Dieu. En tout cas, comme il est de coutume ces dernières années, il y a quelques jours également, le président guinéen a gracié 245 condamnés. Un geste que saluent plusieurs hommes de droit même si certains d’entre eux s’inquiètent pour l’insertion de ces personnes dans la société. « Une grâce présidentielle donne l’opportunité à un prisonnier d’être libéré avant la fin prévue de sa peine. Elle supprime donc ou annule une peine de prison prononcée », commente Abdoulaye Kéita, professeur de droit. « C’est un geste démocratique qu’il faut saluer contrairement à ce que certains pourront penser», ajoute-t-il car pour lui, « la prison est une maison de correction. Donc cela doit aider les gens à prendre conscience de leurs actes afin de les changer en des actes allant dans le sens du développement de la société humaine ».
Abdoulaye Kéita estime par ailleurs qu’il faudra aussi élargir cette volonté présidentielle à d’autres détenus surtout politiques, parce qu’en Afrique, « il est difficile de voir les présidents gracier les détenus politiques. Et pourtant, si nous voulons consolider le climat démocratique, il faut parfois les faire profiter de cette grâce », dit-il avant d’ajouter que les autorités doivent se pencher désormais sur l’insertion de ces détenus afin de leur permettre de bénéficier d’un emploi décent.
Gassime Fofana