Guinée : Malgré les efforts consentis par les autorités guinéennes, la problématique du courant électrique est toujours d’actualité dans certaines localités du pays. Une situation qui joue sur la productivité dans plusieurs secteurs formels et informels.
Les yeux fixés sur le toit de leur atelier, expression de frustration sur les visages. Des soudeurs attendent, impuissants, le courant électrique à Tombolia, dans la commune de Matoto. « Même quand le travail se présente maintenant, on ne peut pas gérer parce qu’il n’y a pas de courant. Et pourtant, nous avons des charges familiales, les frais de location. Mais si on passe la plus grande partie de notre temps sans rien faire faute d’électricité, comment allons-nous faire », se lamente Abdoulaye Thiam, maître soudeur.
Non loin de là, en face du grand marché d’Enta, Moussa Diallo est propriétaire d’une crèmerie. Comme les autres, il passe ses journées à espérer à une hypothétique lumière qui jaillit des lampes. Mais en vain. Et l’absence du courant impacte énormément sur son niveau de production et sa productivité. «Vraiment, c’est de la souffrance dans ce pays. Parce qu’on ne peut pas comprendre que jusqu’à présent nos politiques énergétiques soient entrain de patauger dans l’échec », regrette ce diplômé de lettres avant d’ajouter : « nous avons du mal à trouver de l’emploi avec l’Etat et si on met en place une initiative personnelle, cela aussi se heurte à des problèmes. Depuis le matin, je suis assis, les clients viennent mais pas de courant pour allumer la machine. Parfois même je suis obligé de fermer la boutique pour sortir ».
A quelques mètres de lui, un prestataire de service ronge, lui aussi, ses freins. Les portes grandes ouvertes, les ordinateurs bien installés, ses bureaux semblent pourtant bien prêts à accueillir du monde. Mais le ballet incessant des clients tranche depuis quelques jours avec le service qui n’est pas du tout rendu. Par manque de courant électrique, ces clients sont obligés de rebrousser chemin. Au grand désarroi du maître des lieux.
En attendant, ces petits entrepreneurs sont partagés aujourd’hui entre le souci de subvenir aux besoins de leurs familles et le manque d’électricité. Pour eux ainsi que pour leurs clients, le courant de Kaléta et de Garafiri n’a pas encore porté les fruits escomptés.
Gassime Fofana