L’actualité guinéenne reste dominée par les débats autour de l’avenir de l’opposition après les polémiques sur le budget de son chef de file, de la composition de son cabinet et du récent retrait de son porte-parole, président de l’Union des Forces du changement, Aboubacar Sylla. Pour certains acteurs du paysage politique guinéen, il est temps de faire une réforme conséquente dans les différentes formations.
Démissions, contradictions et compromissions. La classe politique guinéenne, notamment l’opposition dite républicaine, encaisse des coups durs ces derniers temps. Le cas le plus récent remonte à la démission surprise d’un des symboles de cette opposition pour en avoir été le porte-parole. Pour Aboubacar Sylla, l’opposition dite républicaine connait des dysfonctionnements qui ne peuvent pas lui permettre d’assurer une alternance en Guinée. Une lecture différente de celle de l’Honorable Cheick Traoré. «A la date d’aujourd’hui, l’opposition est majoritairement composée de gens qui sont démunis, désavantagés par rapport à l’âge. Ensuite et c’est un cas général, ils sont beaucoup plus dans l’opposition pour bénéficier des privilèges de l’Etat que dans le cadre d’une conviction politique. Donc ce sont des gens généralement qui avaient des avantages et des positionnements enviés dans l’appareil de l’Etat. Ces privilèges étant perdus, l’opposition devient leur refuge. Enfin, l’inscription dans l’opposition et dans la classe politique devient pour eux un refuge pour qu’en cas de réclamation de quoi que ce soit on les considère beaucoup plus comme victimes politiques que fossoyeurs de l’économie nationale», analyse l’ancien député.
Selon lui, il est temps de remettre les pendules de la classe politique à l’heure. « Aujourd’hui, on doit absolument avoir une nouvelle classe politique, mais pas seulement au sein de l’opposition. Ma conviction est qu’Alpha Condé doit être le dernier président de la République de Guinée né avant 1958. Après lui, il doit avoir absolument un changement de génération sinon on va continuer à patauger», explique –t-il avant préciser qu’«il est nécessaire à un certain moment que les jeunes de la classe politique dans son ensemble – que ce soit la mouvance ou l’opposition – se batte pour une révolution interne en profitant des prochaines échéances électorales qui arrivent. Il ne s’agit pas d’humilier ou de chasser les aînés. Il s’agit de reconnaître leur mérite et leur demander de faire valoir leur droit à la retraite pour que la nouvelle génération puisse continuer l’effort qu’ils ont entamé », conclut Honorable Cheick Traoré.
Gassime Fofana