Le temps est mauvais pour les radios privées de Guinée. Depuis ce lundi, plusieurs d’entre elles n’émettent plus. Et pour cause, l’Autorité de régulation des postes et télécommunications les a fermées pour non paiement de redevances. Une décision qui ébranle les associations de presse qui se sont concertées ce mardi avec le Conseiller personnel du Président de la République, Alpha Condé.
Déclaration
Une réunion d’échanges et de concertation a eu lieu ce jour mardi 12 décembre 2017 à la Maison de la presse entre les Présidents des associations de presse, des responsables des radios privées et le Ministre d’État, conseiller personnel du Chef de l’Etat, Tibou Kamara.
Au cours de la rencontre, il a été évoqué les difficultés que rencontrent les médias et les relations tendues de ces dernières semaines entre les pouvoirs publics et les journalistes.
Tous les intervenants ont déploré cette situation et ont souhaité un dialogue avec les Autorités, dans le but de trouver une solution qui préserve les intérêts de toutes les parties.
Parmi les difficultés que rencontrent les médias privés, on peut citer :
1- L’attribution des agréments
2- Le paiement des redevances
3- Le renouvellement ou l’obtention des licences
4- L’immatriculation du personnel des médias à la CNSS et les contrats de travail
5- Le paiement des impôts
Les associations de presse, si elles reconnaissent exercer dans des conditions qui ne respectent pas toujours la règlementation en la matière, elles invoquent les tracasseries rencontrées souvent quand elles entament les démarches pour régulariser leur situation.
A ce propos, elles demandent aux Autorités concernées de :
Faciliter les formalités nécessaires à leurs activités dans les relations avec l’Etat.
Les associations de presse ont déclaré être les premières à vouloir exercer en toute légalité pour pouvoir jouir pleinement de leurs droits et leurs libertés. Elles lancent un appel à tous leurs membres et adhérents à prendre toutes les dispositions afin de se conformer aux textes de lois régissant la presse en Guinée.
En attendant, il a été recommandé que:
– les radios et organes d’informations qui ne disposent pas d’un agrément, soient interdits
– les radios et organes d’information, qui ne disposent pas de licence soient interdits
– les radios et organes d’information qui disposent d’un agrément, n’ayant pas bénéficié de licence, puissent disposer de leur licence.
Les associations de presse ont demandé l’implication personnelle du Chef de l’Etat pour la réouverture des radios fermées et aussi pour mettre fin à la campagne de fermeture des stations de radios privées.
L’assemblée a demandé pour le paiement des redevances :
En tenant compte des difficultés que rencontrent les journalistes et de la précarité des entreprises de presse, d’accorder du temps pour le paiement des redevances ainsi que pour les autres obligations.
Les associations de presse ont pris acte des regrets exprimés par la gendarmerie nationale pour les violences subies par les journalistes et la destruction de leur matériel de travail.
Les associations de presse ont pris acte de la condamnation par le chef de l’Etat des violences subies par les journalistes.
Les responsables des associations se sont réjouis de l’ouverture de l’enquête annoncée par le Chef de l’Etat pour situer les responsabilités et faire toute la lumière dans cette affaire.
Les associations de presse se sont félicitées du communiqué de mise au point de la Haute Autorité de la Communication à propos des conditions de fermeture des radios et organes de presse en Guinée.
Les associations de presse ont recommandé :
-une rencontre avec le Chef de l’Etat autour de la situation de la presse et de l’état de la liberté d’expression dans le pays.
-l’arrêt des poursuites contre les journalistes
Pour assainir la profession de journaliste et le climat au sein de la presse nationale, l’assemblée a suggéré la réactivation de l’OGUIDEM pour que les journalistes et les patrons de presse puissent faire leur critique et autocritique pour la crédibilité de la profession de journaliste et afin de redorer l’image de la presse guinéenne.
Enfin, la date du mercredi 16 janvier 2018 a été proposée pour l’organisation de la journée nationale de la presse. Un comité d’organisation va être mis en place pour préparer cette journée.
Avant de lever la séance, la réunion a recommandé une assemblée générale le mercredi 13 décembre 2017 à 13 heures à la maison de la presse avec les journalistes, afin de partager les recommandations issues de la réunion de concertation du mardi 12 décembre 2017.
Fait à Conakry le 12 décembre 2017
URTELGUI, AGEPI, AGUIPEL, UPLG, SPPG, UPF