Cela fait plus de 72 heures que le président de la république et les acteurs de l’Education nationale et ont demandé aux professeurs et élèves de reprendre les cours arrêtés depuis presque deux semaines. Comparativement aux journées des lundi et mardi, ce mercredi, 29 novembre certaines écoles de la capitale ont quasiment connu leur mouvement habituel.
Déclenchée par certains syndicats de l’éducation, la grève a provoqué un arrêt des cours dans plusieurs établissements privés et publics de la capitale guinéenne et dans certaines villes de l’intérieur du pays. Alors que les tractions se poursuivent et que la cacophonie règne encore, certaines écoles de la capitale commencent à retrouver leur rythme normal. C’est le cas du lycée M’Balia Camara. Selon le proviseur du lycée cette reprise est salutaire. « En ce qui concerne la reprise des cours, je suis vraiment heureuse. Parce que je sais que les enseignants commencent à comprendre la situation. Comme vous avez constaté, les élèves et les professeurs sont massivement venus. Depuis l’appel du premier magistrat de la Guinée et les autorités en charge de l’Education, les cours ont commencé normalement. Bien que le lundi, il y avait moins d’élèves et professeurs, mais hier et aujourd’hui(mercredi, ndlr) tout le monde est maintenant présent. Cela grâce aussi au climat d’amour qui là. Car si un chef n’est pas aimé par ses travailleurs, ils feront tout ce qui peut aller à l’encontre des dispositions », explique Madame Kéita Salématou. Selon elle, les grèves à répétition dans le pays peuvent affecter le développement. «Il faut savoir que tout le monde aspire au bien-être social, mais il faut savoir réclamer. J’ai même peur aujourd’hui que la multiplication des grèves ne décourage les investisseurs qui souhaitent venir dans le pays », déclare-t-elle avant d’inviter tout le monde à une conscience de paix et de progrès.
Pendant que les autres sont à la maison, certains professeurs dispensent en ce moment des cours comme le témoigne Nawaliba Keita, professeur de Français. « Depuis le 13 novembre, nous sommes en train de donner les cours et les classes sont bien remplies. Certes, il n’y a pas de règle sans exception, les professeurs qui ne venaient pas, ce sont, pour la plupart, des jeunes contractuels. D’une part, ils ont raison parce qu’ils n’ont pas de telles charges comme nous autres. Le salaire avec lequel nous avons commencé, s’ils savaient cela, ils allaient faire preuve de retenue. Bien que la grève soit reconnue, il y a quand même des procédures qu’il faut respecter. C’est pourquoi nous sommes là pour dispenser les cours », explique le vieux professeur. A quelques kilomètres de là, au quartier Enta, la reprise des cours est aussi progressive. Selon certains responsables d’établissements que nous avons rencontrés, certes, le lundi, il y avait une petite représentativité au niveau des effectifs, mais depuis mardi les effectifs ont augmenté. Ce mercredi, et toujours selon leurs estimations, 80 % des élèves étaient présents en classe et tous les professeurs du jour ont aussi répondu à l’appel.
Gassime Fofana