Guinée : un présumé trafiquant de bébé chimpanzé en provenance de la Sierra Léone mis aux arrêts !

Depuis la sanction de la Guinée en 2013 par le Secrétariat Général de la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de la faune et de la flore sauvage menacées d’extinction), le trafic de chimpanzés continue de belle manière entre la Guinée, la Sierra Léone et la Côte d’Ivoire. Ainsi, le jeudi 23 novembre 2017, le Service du Corps des Conservateurs de la Nature avec le soutien  de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) a procédé à l’arrestation à Conakry, d’un présumé trafiquant de bébé chimpanzé en provenance de la Sierra Léone. Après avoir été entendu dans les locaux de la Direction Nationale des Eaux et Forêts, M. Doumbouya sera mis sous mandat de dépôt par le TPI de Kaloum pour éventuellement être situé sur son sort.

 

Abou Doumbouya, présumé trafiquant de grands singes en l’occurrence les chimpanzés est un citoyen de la Sierra Léone, pays voisin à la Guinée. Selon nos informations, il a été mis aux arrêts par les autorités guinéennes dans la matinée du jeudi 23 novembre 2017, alors qu’il cherchait à commercialiser le bébé chimpanzé. Après son arrestation, le petit animal a été remis aux autorités compétentes. Quant à son bourreau, il a été mis sous mandat de dépôt par le tribunal de première instance(TPI) de Kaloum pour être situé sur son sort les jours à venir. Cette opération vient à juste titre démontrer la pro activité des autorités guinéennes en matière de lutte contre le trafic international de grands singes en Afrique, en l’occurrence les chimpanzés.  

Le trafic de chimpanzés, un commerce transnational

 En Guinée, le chimpanzé fait partie des espèces animales menacées de disparition et classées dans l’annexe 1 qui sont des espèces animales intégralement protégées par le code de faune et règlementation de la chasse mais aussi par la CITES. Malgré les campagnes de sensibilisations organisées par les ONG et le Département de l’Environnement en matière de protection des grands singes,  le trafic de chimpanzés continue de belle manière. Et cela grâce au Réseau de trafiquants organisés à l’échelle internationale. En Afrique de l’Oust, la Guinée est présentée comme une plaque tournante de la criminalité faunique (lire sur http://www.wara-enforcement.org/guinee-les-arrestations-de-trafiquant-de-grands-singes-continuent-un-autre-bebe-saisi/ et http://www.wara-enforcement.org/lhomme-aux-500-chimpanzes-retombe-dans-les-mailles-de-nos-filets/). Ainsi, cette autre prise vient une fois de plus relancer le débat sur le phénomène de la criminalité faunique en Afrique de l’Ouest via les trois pays : La Guinée, la Sierra Léone et la Côte d’Ivoire.

Corruption au niveau des barrages  frontaliers, un indice de prolifération du trafic

 Le phénomène de la corruption qui assaille généralement l’administration des pays africains n’épargne pas souvent certains agents de nos forces de l’ordre. C’est le cas de la Guinée à travers ses postes de contrôle (Checkpoint) le long de nos frontières. Car, il a été révélé par nos informateurs que le présumé trafiquant aurait soudoyé certains hommes du barrage (Check-point) de Pamalap, situé à Forécariah à 100 km de Conakry à la frontière entre  la Guinée et la Sierra Léone. Ainsi, il est évident que la Guinée, malgré les efforts des autorités et des partenaires en matière de lutte contre le trafic de faune, est encore loin du bout de tunnel tant la corruption et le laxisme des autorités sont monnaie courante.

Aux dernières informations, un autre présumé trafiquant du nom d’Aboubacar Cherif, a été mis aux arrêts par les autorités. Il lui est reproché, dit-on, d’être le vrai propriétaire du bébé chimpanzé qui a été saisi dans les mains d’Abou Doumbouya. Après avoir été entendu, le second présumé trafiquant a été déferé au TPI de Kaloum pour éventuellement être situé sur son sort conformément au code de faune et règlementation de la chasse en Guinée.

A rappeler que le  commerce illégal d’espèces sauvages est un crime organisé transnational. Il occupe le 4 ème rang du commerce illicite dans le monde, amassant des bénéfices d’environ 20 milliards de dollars chaque année.

Affaire à suivre…. 

Fatou Kourouma (Cellule de Com. Ministère de l’Environnement)

                                                                                                                                                                                                                                                  

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