Le continent africain est confronté de nos jours à de nombreuses crises qui précipitent plusieurs de ses pays dans le gouffre. Au Togo, en République démocratique du Congo, au Zimbabwe et surtout en Libye, si ce ne sont pas des balles qui crépitent, ce sont des milliers de personnes qui sont jetées sur le chemin de l’exil. Face à ces différentes crises, le président guinéen, président en exercice de l’Union africaine a une position, on ne peut, très claire.
Dans la crise zimbabwéenne par exemple, Alpha Condé est pour le respect de la constitution après la démission forcée du vieux président Robert Mugabe. « Je sais qu’on doit respecter la démocratie qui est une volonté populaire. Que vous respectez la Zanu-PF ou pas mais c’est lui qui a mené la lutte de libération qui a permis au Zimbabwe de retrouver son indépendance. Nous avons dit que la transition doit être de courte durée car la présidentielle au Zimbabwe est prévue pour fin juillet 2018 et cette élection doit être libre, transparente, démocratique et inclusive. Donc l’Union africaine est pour le respect strict de la constitution au Zimbabwe« , insiste le président en exercice de l’Union africaine.
Concernant la crise togolaise, le président Alpha Condé privilégie le dialogue pour trouver une issue heureuse à cette crise qui ne fait que durer. « J’ai reçu tous les opposants togolais à Paris et je pense qu’ils feront prochainement une déclaration. Mon rôle dans la crise togolaise est très simple. C’est de créer un climat apaisé afin d’ouvrir un dialogue entre le président togolais Faure Gnassingbé et ses opposants. Nous n’allons rien imposer au peuple togolais car le Togo est un pays souverain qui a son destin en main. Notre mission, c’est de privilégier le dialogue inclusif entre les différents protagonistes afin d’amener la paix et la quiétude sociale dans le pays« , explique-t-il.
Quand à la crise libyenne, le président guinéen ne passe pas par mille chemins. Pour lui, l’Occident est le seul responsable de ce qui se passe en Libye et appelle les autorités libyennes de Tripoli à mettre fin immédiatement à la traite des humains. « Nous avons dit aux pays occidentaux en 2011 de ne pas attaquer la Libye mais on n’a pas été écouté et aujourd’hui voilà les conséquences. L’Europe a fermé ses frontières aux migrants africains et a dit aux autorités libyennes de les contenir. Alors nos compatriotes africains sont emprisonnés aujourd’hui en Libye dans des conditions précaires. Pire, les migrants subsahariens sont vendus là-bas comme des esclaves. Un acte que l’Union africaine condamne avec la dernière énergie et appelle non seulement les autorités libyennes de Tripoli à mettre fin immédiatement à ce crime barbare mais à ouvrir une enquête pour situer les responsabilité afin de condamner les auteurs de ces actes ignobles et inhumains. Et l’UA fera tout son possible pour que la Libye retrouve son image d’antan« , promet Alpha Condé.
S’agissant de la grève des enseignants, toujours en cours en Guinée, Alpha Condé estime que c’est une grève sauvage, illégale mais qu’il fera tout son possible pour trouver une solution rapide à cette grève. « Nous avons récemment signé des conventions avec toutes les centrales syndicales guinéennes pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs y compris les enseignants dont l’exécution est en cours. Celui qui a lancé cette grève en Guinée était déjà exclu par ses camarades. Donc c’est une grève sauvage et illégale qui a déjà été désavouée par les syndicats guinéens. Il y a eu deux morts dans cette grève et j’ai demandé immédiatement l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. Je vais rentrer en Guinée pour qu’on trouve rapidement une solution à cette grève qui prive actuellement les élèves guinéens d’aller à l’école« , fait savoir le président guinéen.
Naby Elma