Guinée : quand les conditions de pêche frisent l’amateurisme et mettent le pays au ban !

Les  problèmes relatifs à l’exportation des produits halieutiques de Guinée s’expliquent par plusieurs facteurs. Le manque d’établissements publics pour le traitement, le manque d’hygiène dans les débarcadères, le manque de véhicules de transports appropriés sont régulièrement évoqués dans ce secteur.

 

Dans les différents débarcadères de  Conakry, les produits halieutiques sont traités dans des conditions difficiles et moins favorables. C’est en cela que l’Office National de contrôle sanitaire des produits de pêche déploie des efforts pour un meilleur contrôle de leur qualité. Cette décision est partie d’un constat. Les barques qui pratiquent la pêche peinent à bien conserver les produits tels que le poisson qui constitue la plus grande part de consommation des populations. D’ailleurs, dans un rapport relatif à ces conditions de pêche et de conservation des produits halieutiques, l’Union européenne indique qu’aucune norme sanitaire n’est respectée. « Au niveau des exportateurs des produits halieutiques, on a des problèmes très sérieux. Pour la petite histoire, je vous dirai qu’en novembre 2006, l’union européenne a jugé nécessaire d’envoyer sur le sol guinéen deux vétérinaires qui sont venus constater comment le poisson est pêché et conditionné en Guinée, explique El Hadj Karifa Camara, Directeur général de SABARI-PECHE, Secrétaire général de la Confédération des pêcheurs artisans de Guinée et secrétaire exécutif des exportateurs des produits de pêche en Guinée. Ils ont constaté que le poisson qui doit être exporté est déversé dans le débarcadère  à Boulbinet avant d’être envoyé dans les établissements. Ils ont constaté aussi que le transport des poissons de Boulbinet vers ces établissements se fait dans les camions qui ne sont pas bien appropriés. Ils ont enfin constaté que même l’eau que nous utilisons pour laver le poisson n’était pas propre et même les laboratoires dans lesquels se font les expertises manquaient de certains produits chimiques nécessaires pour une bonne analyse. A l’issue de leur compte rendu, l’union européenne a décidé en Mars 2007 de suspendre les produits de la Guinée sur son marché ». 

Depuis cette date, les produits halieutiques de Guinée, notamment le poisson, ne franchissent pas les frontières de l’Union européenne. « Face à cette situation, il n’y a que d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Sénégal  qui viennent se procurer les poissons guinéens, tout en sous-traitant et en payant des montants dérisoires pour envoyer nos produits halieutiques au Sénégal. Ils exportent ensuite ces produits vers les pays de l’Union européenne et le produit  guinéen prend le label sénégalais », ajoute El Hadj Karifa Camara.

Pour  changer la donne, à ce jour, il y a au moins un établissement  de traitement de poissons pour améliorer la qualité des produits qui doivent être exportés vers l’extérieur. Ce qui n’est pas suffisant  dans le cadre d’une bonne pêche et durable. D’ailleurs, après constat dans les différents débarcadères de Conakry, la tendance semble loin d’être inversée. Les conditions de pêche frisent tout simplement l’amateurisme. 

Aliou Sanaya Diallo

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