Les enseignants guinéens qui comptaient cesser toute activité à partir de ce 13 novembre, se voient empêtrés dans une crise de leadership au niveau des centrales syndicales. Cette grève, qui plane sur la tête du ministère de l’enseignement pré-universitaire, est pour le moment annulée.
Selon nos informations, cette annulation est consécutive avant tout à une incompréhension entre les responsables du Syndicat libre des enseignants de Guinée(SLEG). « Moi qui vous parle, je suis DSPE, secrétaire général de la section de Maneah. Donc c’est SLEG qui a demandé la grève. Or, il y a deux centrales syndicales qui sont affiliées à la CNTG. Pourquoi l’annulation, le secrétaire général et son adjoint ne se sont pas entendus. Le secrétaire général a dit qu’eux, ils n’ont pas fait un avis de grève et son adjoint a demandé une grève. C’est là qu’il y a eu contradiction et pour le moment on ne sait pas qui a raison et qui a tort », explique Saidou Kaba, professeur de Mathématiques.
Cette incompréhension ne peut pas toute fois rester sans conséquence sur la vie des enseignants et sur le sort de la grève, soutient M. Kaba. « Ils ont divisé, sans consulter la base. Parce que s’il nous avait consultés ou s’il nous avait associés, nous, nous étions prêts à partir en grève. Ils sont en train de faire le jeu des chefs et des patrons là-bas. C’est pourquoi les deux chefs ne veulent pas s’entendre, on ne sait pas la cause, mais il y a quelque chose qui ne marche pas là-bas », explique-t-il.
Même si pour le moment l’espoir est permis pour le ministère en charge de l’Education qui profite de cette division des syndicalistes, les enseignants ne décolèrent pas. « Nous sommes prêts à jamais, nous sommes déterminés à jamais. Si eux, ils ne s’entendent pas, nous, nous allons demander aux centrales syndicales d’aller en grève. Et c’est ce que nous sommes en train de mettre en place », avertit Saidou Kaba.
Aliou Sanaya Diallo