Pour les analystes économiques, la création d’une nouvelle monnaie commune pour la sous-région ouest-africaine est un projet non réalisable à court et moyen termes.
L’idée émise depuis trente ans, qui vise à créer une monnaie unique pour les 15 pays de la Cédéao, pour remplacer le franc CFA et sept autres devises nationales, semble difficile à mettre en place dans un court délai, vu les difficultés présentées lors du sommet de la CEDEAO. Dans le cas guinéen, des analystes économiques expliquent que c’est difficile pour le pays d’adhérer à cette monnaie. « Economiquement, la Guinée ne peut espérer être prête à adhérer à ce projet que dans 5 ans au plus tôt« , affirme Ousmane Sylla, économiste qui ajoute que « la Guinée a une production beaucoup plus faible que les autres pays. Nos réalités économiques ne sont pas à la hauteur du challenge« , explique-t-il.
Pour lui, « bien que l’adhésion soit une bonne chose, l’Etat guinéen doit poser des actions concrètes pour la réalisation de ce projet. Il ne s’agit pas que de vision politique seulement« , souligne Ousmane Sylla.
Un projet vu également d’un œil pessimiste par le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel de Souza, qui ne pense pas à « une possible naissance d’une monaie unique en 2020 ».
Malgré toute cette incertitude, une porte de sortie est donnée aux pays qui ne sont pas encore prêts dont « une approche graduelle privilégiant un démarrage avec les pays qui respectent les critères de convergence economique ».
Kadiata Thiam