Au port artisanal de Bonfi, à Conakry, les femmes s’activent dans le fumage de poissons. Le mouvement est dense et la fumée se dégage de part et d’autre dans le centre. Les moyens de travail de ces femmes laissent à désirer.
Le fumage de poissons fait partie de l’activité de pêche ; une activité qui fait aujourd’hui la convoitise des centaines de femmes. Au port artisanal de Bonfi comme dans plusieurs autres endroits de la capitale guinéenne, le mouvement est intense et se fait sentir partout, du lever au coucher du soleil. Aux yeux rougis de certaines femmes, s’ajoutent les mains trempées dans la cendre pour d’autres, bravant la fumée qui se dégage. « Nous faisons le fumage de poissons pour subvenir aux besoins de notre famille et avoir ainsi de bonnes conditions de vie. Cela nous permettra de ne pas tendre la main à tout moment », explique Maciré Camara qui évolue dans le fumage de poissons depuis plus d’une décennie.
Malgré la ruée vers cette profession, les difficultés ne manquent pas. M’balia Camara, veuve de son état, est quotidiennement sur les pas de ses amies. « Nous rencontrons assez de difficultés. Moi par exemple, je suis seule, j’ai six enfants, mon mari est décédé. Les difficultés sont souvent d’ordre matériel ou économique. Même si ce que nous gagnons n’est pas trop, nous nous contentons de cela pour soutenir nos enfants », renchérie cette dame. Pour d’autres par contre, le fumage de poissons est comme un héritage. « Je suis née dans la fumage de poissons; mon père et ma mère m’ont éduquée dans ça, et moi aussi je suis dedans depuis plusieurs années », explique Mariam Sylla, derrière son étal.
Le constat montre qu’en ces lieux, les femmes se battent tant bien que mal pour se tirer d’affaires. Ce, malgré les maigres moyens dont elles disposent et les risques de maladies qu’elles encourent.
Aliou Sanaya Diallo